9/01/11
Je prends le bus pour Pakse avec Damien. On assiste au chargement assez folklorique du bus qui ne s'occupe pas uniquement du transport de passagers. Un tas de sacs qui seront déposés sur la route sont chargés sur le toit. Ainsi qu'une moto. Plus de place sur le toit ? La 2ème moto est montée dans le bus et posée dans l'allée !
Le trajet de 8h00 paraît d'autant plus long que la télé hurle de la musique laotienne horrible. Des moines (ainsi que des nonnes) sont installés dans le bus. C'est toujours assez drôle de voir comment les femmes sont capables de ramper sous un siège pour ne pas frôler un moine !
A l'arrivée, le tuk tuk collectif qui doit nous emmener dans le centre de Pakse nous demande 20.000 LAK par personne. Je m'étais renseignée dans le bus auprès d'une Laotienne qui m'avait annoncé un prix de 10.000 LAK. Je fais donc la remarque au chauffeur. S'ensuit un petit moment de désappointement quand il nous répond : "Vous ne pensez quand même pas que vous allez payer le même prix qu'un Laotien ?" Il fait nuit et on n'a pas de solution de rechange. On s'estime heureux de le faire descendre à 15.000 LAK...
10/01/11
Journée de préparation des 3 jours dans le plateau des Bolaven : quelques emplettes et recherche d'une moto qui tient la route. Je n'ai pas été particulièrement utile sur la 2ème activité... Je teste aussi le remplissage de mon sac à dos de 10L avec mes affaires de 3 jours. Étrangement, ça marche du 1er coup !
11/01/11
Le plateau des Bolaven est réputé pour son café et ses multiples cascades. On ne met donc pas trop longtemps pour s'arrêter à notre 1ère chute d'eau : Tat Fan. Avec ses 120m de hauteur, cette cascade est une des plus hautes du Laos. On profite d'être ici pour réserver un trek dans les environs pour après-demain.
Puis on se dirige vers Tat Yuang quelques kilomètres plus loin. L'amont de la cascade est aménagé pour le pique-nique et la baignade. Le coin est vraiment plaisant. On avance au plus près du haut de la cascade. Tout compte fait, on va prendre les escaliers pour descendre...
Tat Yuang est peut-être moins haute que Tat Fan mais beaucoup plus belle et impressionnante. On passe un bon bout de temps à l'admirer.
Damien et moi avions repéré dans un guide une coopérative de café située dans le village de Phuoi près de Paksong où nous nous trouvons. On prend donc le chemin qui y mène. Ne voyant aucune coopérative, on s'arrête pour demander où se trouve le village de Phuoi. Les villageois à qui je demande notre chemin me regardent avec de grands yeux. Ils ne comprennent pas un mot d'anglais. J'essaie donc de me débrouiller avec le lexique laotien du Lonely Planet mais, même avec ça, on ne se comprend pas. J'ai l'impression d'être une martienne ! Bon, avec du recul, c'est vrai que je ressemble un peu à une martienne avec le casque sur la tête...
J'arrive avec beaucoup de difficultés à leur faire comprendre que je voudrais savoir le nom du village où on vient de s'arrêter. Et là, miracle, ils me répondent : "Phuoi". On ne voit aucune coopérative (ou quelque chose qui y ressemble), on fait donc demi-tour pour continuer notre trajet. Sur la route qui serpente au milieu des beaux paysages du plateau des Bolaven, on croise beaucoup de Laotiens souriants à qui on passe notre temps à dire bonjour. On roule pendant plusieurs kilomètres avant d'atteindre le sympathique village de Tat Lo où on trouve un bungalow tout mignon avec un voisinage local pour passer la nuit.
Le soleil étant loin de se coucher, on continue nos visites de cascades dans les alentours. On pose la moto à l'entrée du chemin façon "Alice aux pays des merveilles" qui mène à Tat Suong.
On arrive en haut de la cascade qui dégringole une falaise dans laquelle une grotte est creusée. Un chemin y mène mais on n'a pas vraiment envie d'en trouver l'entrée. Un peu trop à pic à notre goût...
Mais le plus intéressant sur ce site, ce n'est pas tant la cascade que le panorama qu'on a du plateau. Qu'il faut d'ailleurs montrer en photo sur nos appareils aux enfants du coin.
On reprend la moto et on vadrouille parmi les paysages verdoyants et les cours d'eau des environs.
On s'arrête dans un resort afin de réserver une balade à dos d'éléphants pour demain matin. Pas de bol, leurs 3 éléphants sont malades ou blessés. Faut croire que je ne monterai jamais sur un éléphant. Grrrrrr ! Finalement, au lieu d'aller voir les 2 autres cascades du coin (on aura le temps demain matin), on s'installe autour d'une boisson (et accessoirement d'un pancake au chocolat...) au bord d'un lac pour finir la journée.
Quand on rentre à notre bungalow après dîner, on se retrouve nez à nez avec le portail fermé. Normal, il est 22h30... Y'a plus qu'à escalader !
12/01/11
Réveil frigorifié après une nuit mouvementée : entre le chien qui aboie pendant ½ heure en pleine nuit, les coqs qui font le bazar de 4h30 à 7h30 et les enfants qui prennent la relève, difficile de dormir. Mignon ce bungalow mais on est bien contents de ne pas y dormir ce soir !
Avant de prendre la route, on s'arrête petit-déjeuner dans un resort installé près de la cascade de Tat Hang.
Puis à la cascade de Tat Lo où on voit 2 femmes pêcher à la main.
On enchaîne les kilomètres au milieu de beaux paysages pour atteindre la cascade de Tat Se Noi, localement appelée la cascade des têtes. Durant la 2ème Guerre Mondiale, les Japonais ont décapité plusieurs soldats laotiens et ont jeté leurs têtes dans cette cascade. Ce qui n'empêche pas les enfants des villages alentours de venir se baigner et faire des sauts périlleux dans cette cascade peu haute mais large de 100m.
On y rencontre des adolescents, dont une qui passe son temps à nous prendre en photo avec son téléphone portable. Échange de bons procédés. Si, si, jeune homme. Pas la peine de te cacher derrière ton parapluie rose, je t'aurai !
Le village où on voulait s'arrêter dormir n'a en fait pas d'hébergement. On a donc la mauvaise surprise de devoir faire 50km supplémentaires pour aller jusqu'à Attapeu. Beaucoup d'hôtels sont complets mais on trouve finalement une chambre. Il n'y a pas de lumière dans la salle de bain. J'en fais la réflexion au patron passablement éméché. Pas de problème, le temps qu'on aille manger et il répare ou nous change de chambre.
Quand je reviens de manger, je lui demande si c'est réparé. Toujours pas de problème. Je ne me fais pas trop d'illusions mais je monte quand même pour vérifier. Je redescends dans la foulée et, avec un peu de persévérance, arrive à faire monter un employé de l'hôtel pour voir le problème. Il me dit de patienter et qu'il revient pour réparer (en fait changer l'ampoule...). Après 10 minutes d'attente, je redescends pour lui rappeler que j'existe. Je le trouve occupé à toute autre chose. Contraint et forcé, il m'explique qu'il n'a pas d'autre ampoule. C'est ça l'esprit laotien : au lieu de venir me dire qu'il ne peut pas réparer, il préfère laisser pourrir la situation. Dommage, je suis têtue !
Finalement, je vois une ampoule en état de marche à l'extérieur qui irait parfaitement. Je lui fais démonter et réinstaller dans ma salle de bain. Ça demande bien encore 20 minutes cette histoire ! Faut pas être pressé...
13/01/11
Programme de la journée : 50km de route pour atteindre le village où on voulait passer la nuit hier, 71km de piste qui traverse le plateau des Bolaven puis trek à Tat Fan à 13h00. Pas de temps à perdre !
Les 50km avalés à vitesse grand V (on a déjà profité du paysage hier), on atteint la piste de terre rouge poussiéreuse et criblée de nids de poule. Abstraction faite de l'état de la piste, on sent qu'on va en prendre plein la vue. Le chauffeur est prêt, on y va.
La piste est tellement poussiéreuse que la végétation qui la borde, initialement verte, est de la même couleur que la terre.
On croise des cours d'eau, rivières ou cascades comme celle de Nam Tok Katamtok, légèrement plus petite que Tat Fan mais bien plus impressionnante.
On continue sur notre piste rouge bordée de roseaux, secoués de temps en temps par des nids de poule qu'on ne voit pas à cause du soleil.
Et on arrive en haut du plateau.
Durant la 2ème partie de la piste, on passe dans des villages. Les maisons sont entourées de plantations de café.
Et sur la place principale, les grains de café sèchent.
La fin du parcours est particulièrement éprouvante. La piste est en très mauvais état ou carrément en travaux. Comme en plus nous ne sommes pas particulièrement en avance pour le trek, on progresse rapidement. De toute façon, sur cette partie, il n'y a plus rien à voir. A part des nids de poule qu'on loupe de temps en temps...
On arrive 30 minutes avant le départ du trek. Le temps de manger un bout et on est repartis. Notre guide nous fait descendre un chemin à pic. Heureusement qu'on a la possibilité de s'accrocher aux arbres pour éviter de glisser jusqu'en bas... On arrive en haut de la cascade Tat Fan qui, je le rappelle, s'écrase 120m plus bas. Personnellement, je ne m'approche pas du bord. De loin, c'est déjà assez flippant !
Un peu en amont de Tat Fan, une autre cascade se finit dans un bassin propice à la baignade en toute tranquillité. On y trouve d'ailleurs 2 touristes en bikini. Notre guide les prend discrètement en photo avec son appareil. Ici, on se baigne en T-Shirt et sarong. Le maillot de bain 1 pièce c'est déjà osé. Alors le bikini...
On remonte tout ce qu'on vient de descendre pour se retrouver dans d'immenses plantations de café. Notre guide nous explique tout sur le café. Notamment la différence entre Robusta et Arabica, les 2 cafés qui sont cultivés ici.
La période de récolte du café est quasiment finie mais on croise quelques cueilleuses.
Puis notre guide nous emmène à une nouvelle cascade qui a des airs de déjà vu. On ne met en effet pas beaucoup de temps pour reconnaître Tat Yuang qu'on avait visitée le 1er jour. Par contre, on n'avait pas repéré l'original frigo à boissons !
On repasse dans des plantations de café et dans des villages où les grains de café sèchent au soleil.
Et on arrive à une autre cascade, Thamchampy. Un radeau accroché à une corde a été installé pour pouvoir s'approcher de la cascade. Mais les candidats à la douche restent assez éloignés.
On retourne au resort en traversant d'autres villages et en faisant une pause achat de café. On l'aura notre café des Bolaven !
On reprend la moto pour parcourir les 40 derniers kilomètres qui nous ramènent à Pakse. Malgré la beauté du ciel, ces derniers kilomètres paraissent très longs...
Un grand merci à Damien car sans lui et sa moto, je n'aurais pas fait ¼ de la moitié de la magnifique balade des 3 derniers jours. En bus, ça n'aurait sûrement pas été pareil...
14/01/11
Une petite journée de repos pour se remettre de ces 3 jours intensifs en moto.
