15/01/11
Je continue la route avec Damien direction Si Phan Don (les 4000 îles). Durant la saison des pluies, le Mékong atteint à cet endroit 14km de large. Et durant la saison sèche, quand le niveau des eaux baisse, il laisse apparaître des milliers d'îles (parfois juste un petit bout de sable). Quelques îles, émergées toute l'année, sont habitées.
Après un mini-bus qui nous emmène jusqu'au village de Ban Nakasang, on prend un bateau pour atteindre l'île de Don Det. Sur le bateau, on fait la connaissance de Marco. On décide de chercher des bungalows ensemble. Et on en trouve avec hamacs sur le balcon et vue sur le Mékong. Parfait, on s'installe. Les sanitaires sont à l'extérieur, quelques mètres plus loin. Mais pour le prix (30.000LAK soit moins de 3€ pour 2 personnes), on ne va pas être exigeants non plus !
Une fois installés, on va manger, on passe l'après-midi à papoter et à glandouiller dans les hamacs. Puis c'est l'heure de l'apéro et du dîner. On s'habitue très vite au rythme des îles... Pendant le dîner, Marco retrouve Jessica et Christophe, un couple de Belges, avec qui il a fait un bout de chemin précédemment. On passe une agréable soirée à 5 à siroter des cocktails à base de Lao Lao.
16/01/11
Aujourd'hui, le club des 5 part en excursion vélo. Ceux qu'on loue sont des vélos de ville complètement défoncés. Pas étonnant quand on voit l'état des chemins qui sillonnent Don Det et Don Khon, une île reliée à Don Det par un pont. Ce qui n'empêche pas les garçons de faire du vélo-tamponneur ou du vélo-cross selon les moments...
On traverse le pont pour rejoindre Don Khon.
On arrive à une grande plage de sable blanc. Quelques touristes se baignent dans le Mékong. Il faut vraiment en avoir envie car, même si ce n'est pas le fleuve le plus sale, ce n'est pas non plus le plus propre. Cela dit, je me lave bien les dents avec l'eau du robinet qui provient du Mékong...
On reprend nos montures et on pédale sur des chemins ensoleillés où parfois des arbres bien placés nous procurent un peu de fraîcheur.
Au bout du chemin, les chutes de Li Phi au milieu d'un amas de rochers. On s'y arrête un moment pour se reposer. Trop de pédalage, on perd le contact avec le rythme des îles !
On reprend la route pour aller manger au village de Don Khon.
L'école n'est manifestement plus en état d'accueillir des élèves.
Dans le jardin d'une maison, un singe est enfermé dans une cage. Il tend le bras vers l'extérieur ou se colle le dos au grillage pour recevoir sa dose de grattouilles. Il est tellement mignon qu'on lui en donne pas mal !
Puis on s'installe dans un restaurant au pied du pont qui relie les 2 îles. En attendant le repas qui mettra longtemps à arriver (je vous ai déjà parlé du rythme des îles ?), on observe les allées et venues sur et sous le pont.
Et c'est reparti pour l'effort physique.
Assez vite stoppés dans notre élan par l'énergie débordante de Chris qui doit récupérer les écrous éparpillés de son panier pour les revisser.
Un pont suspendu nous emmène à une autre chute d'eau qui semble être le lieu de pêche privilégié des locaux. Quand le niveau des eaux est plus haut, parce que là les installations ne servent pas à grand chose...
Un pont suspendu, des échafaudages en bois, le site se transforme en terrain de jeux pour les garçons. Jess et moi surveillons les enfants !
Une nouvelle séance réparation de panier ou comment refaire un panier tout neuf en piquant un écrou sur chacun des paniers de ses copains...
Puis on recommence à pédaler.
Tiens, des rails...
Ce souvenir de la colonisation française serait-il un nouveau terrain de jeux pour les garçons ? Gagné !
La journée des enfants étant finie, on retourne sur Don Det.
On s'arrête boire un verre à la guesthouse de Jess & Chris à l'écart du village de Don Det où je loge avec Damien et Marco. L'endroit est très sympa et Damien & moi souhaitons venir y passer les 3 derniers jours. Malheureusement, ils n'ont pas de place pour demain. D'autant plus malheureux que la douche dans le bâtiment extérieur de notre guesthouse est un vrai calvaire. Outre la fraîcheur de l'eau et la saleté de la douche, il fait nuit et des milliers de fourmis volantes investissent les endroits illuminés dont la douche. Et au lieu de rester tranquillement autour de l'ampoule, elles viennent se coller sur ma peau. Jamais pris une douche aussi rapide...
Le soir, alors qu'on prend un verre, j'en profite pour jeter un œil aux menus petit-déjeuner. Surprise, il existe un "petit-déjeuner gueule de bois" à base de paracétamol et valium !
17/01/11
Alors que Marco a prévu une journée détente, Damien, Jess, Chris et moi reprenons les vélos pour une nouvelle balade. On profite de passer devant la guesthouse de Jess & Chris pour redemander s'ils ont un bungalow qui se libère demain. Cette fois, c'est bon. On réserve. Je suis même prête à payer les 2 nuits maintenant pour fuir la douche avec fourmis volantes...
On part avec les vélos jusqu'à la pointe Sud de Don Khon. Plusieurs kayaks vadrouillent entre les îles.
Des balades en bateau partent d'ici. On se décide pour faire une sortie vers les chutes d'eau de Khon Phapheng et les dauphins de l'Irrawaddy. On rencontre Monika, une allemande de la soixantaine, qui cherche à se joindre à un groupe pour payer moins cher. Comme je la comprends !!! Le départ étant prévu à 14h00, on part déjeuner avec elle. Ce qui nous laisse le temps de faire connaissance avec cette femme qui voyage seule et a fondé 2 orphelinats : 1 au Cambodge et 1 en Birmanie.
Le bateau nous balade parmi les îles, habitées ou non, les arbres qui sortent de l'eau et les embarcations de pêcheurs avant de nous débarquer sur la terre ferme pour aller voir les chutes de Khon Phapheng.
On accède aux chutes par la route grâce à un sawnghtaew. L'occasion d'une petite séance photo-souvenir.
On arrive à Khon Phapheng. Les eaux de ces chutes se déversent dans le Mékong mais côté Cambodge. La puissance des rapides est remarquable. Et encore, on est en pleine saison sèche. Il paraît qu'en saison des pluies, le spectacle est encore plus impressionnant.
On crapahute dans la rocaille pour se rapprocher des rapides.
J'ai l'impression que personne ne se risquera à aller récupérer la barque coincée entre 2 rochers...
L'endroit est aussi un lieu de pêche. Et certains devraient bien manger ce soir !
On retourne à notre bateau. Alors que le soleil entame sa descente, des enfants se baignent dans le Mékong.
On remonte le Mékong pour aller voir les dauphins de l'Irrawaddy. Il ne reste qu'une centaine de ces dauphins en voie d'extinction. Pilote du bateau comme passagers, on scrute tous l'horizon pour essayer d'en repérer un.
Enfin, pas tous...
Contrairement à ce que cette photo pourrait laisser croire, il n'y a pas de vent. Seules les eaux du Mékong pendant la saison des pluies sont responsables de la forme de ces arbres.
Ça y est ! Après plusieurs minutes de recherches, on voit enfin des dauphins pointer le bout de leur nez. Rien de spectaculaire, les dauphins de l'Irrawaddy ne sont pas de la même espèce que Flipper ! Pas de cabriole en applaudissant de la nageoire. Ceux-là sortent juste un peu de l'eau pour prendre une nouvelle bouffée d'air frais.
Alors que tous les bateaux sont en position d'attente, de nouveaux dauphins sortent de l'eau. Ou alors ce sont les mêmes, quelques centaines de mètres plus loin, quelques minutes plus tard... On sait pas bien.
Puis le bateau nous ramène sur Don Khon en traversant un Mékong teinté de la lumière du soleil couchant. Magique !
18/01/11
Ce matin, transfert vers la guesthouse de Jess & Chris. Toujours la vue sur le Mékong, toujours les hamacs sur le balcon mais avec une salle de bain à l'intérieur du bungalow et sans fourmis volantes. Youpi !
On passe la journée à ne rien faire dans cet endroit paisible qui, pendant que la grand-mère paresse dans le hamac, est tenu par 4 jeunes filles dont 3 devraient être à l'école au lieu de travailler. Mais sur cette île, les priorités ne sont pas les mêmes.
Marco nous rejoint le soir pour un petit feu de joie devant les bungalows avec bières et cocktails au Lao Lao au son d'une musique savamment choisie par Jess. On n'est pas très loin du Paradis...
19/01/11
Nous, les filles, avions prévu une journée farniente. On s'en tient à notre programme. Ce qui n'est pas du goût des garçons qui ont la bougeotte. Chris décide donc de pêcher le repas du soir. Sans grand succès.
Les garçons en sont sûrs : en bateau au milieu du Mékong, ils vont en attraper. Aussitôt dit, aussitôt fait.
Question poissons, ils sont revenus les mains vides... Jess et moi aurons au moins gagné un bon moment de tranquillité !
20/01/11
Toutes les bonnes choses ont une fin. Un bateau nous ramène sur le continent où on prend un bus pour le Cambodge. Mais avant de mettre les pieds dans le pays des temples d'Angkor, encore faut-il passer la frontière. Un véritable racket organisé...