1/12/10

Je me lève à 4h45 pour faire le trajet en train jusqu'à ma dernière destination indienne : Delhi. Je me dirige directement dans Main Bazaar, le quartier bon marché de Delhi. A défaut d'être bon marché comparé à mes hébergements précédents, les hôtels du quartier sont les moins chers de la capitale. Et pour ce prix, la propreté des chambres est très douteuse.

J'avais prévu un planning d'enfer pour Delhi mais, comme je finis mon voyage en Inde un peu sur les rotules, je révise le planning pour faire l'exact opposé, c'est-à-dire rien. L'après-midi, je me promène donc dans Main Bazaar où se trouvent une multitude de boutiques de marchandises bon marché. Sans grand intérêt.

2/12/10

Aujourd'hui, je retrouve Nikhil que j'avais rencontré à Agra et qui m'avait proposé de me faire visiter Delhi. Malgré mes réticences vis à vis de la gente masculine indienne, je l'ai recontacté. Dans mes souvenirs, il était vraiment sympa. On verra bien.

Je prends donc le métro pour le retrouver à Connaught Place, quartier des affaires ainsi que des boutiques et restaurants plutôt haut-de-gamme. Le métro indien ne fonctionne pas avec des tickets comme en France mais avec des jetons réutilisables. Quant au prix du jeton, il est calculé en fonction de la distance parcourue. Il faut mieux avoir de bons yeux pour décrypter la grille tarifaire. Heureusement qu'il n'y a que 6 lignes de métro...

Le métro est très surprenant tant c'est propre. A se demander si je suis encore en Inde ! La sécurité mise en place à l'entrée du métro est aussi assez étonnante : passage obligatoire au détecteur de métaux, rapide fouille au corps et sac à dos passé au scanner. Dans chaque rame de métro, des wagons sont réservés aux femmes. Et si un homme dépasse la limite entre le wagon des femmes et les autres wagons, les femmes alertent aussitôt une personne de la sécurité pour le remettre dans le droit chemin.

Pour commencer notre petit tour, Nikhil m'emmène au Gurdwara Bangla Sahib, un temple sikh. Avant de rentrer dans l'enceinte du temple, on se lave les pieds et les mains et on se couvre la tête. A l'intérieur, de nombreux fidèles écoutent les prêtres chanter des extraits du livre saint. Dans la religion sikh, il n'y a pas une journée dédiée à la prière et Nikhil m'explique que ce temple étant très important pour les Sikhs, l'activité y est intense toute la semaine.

Derrière le temple se trouve un bassin dont l'eau aurait des vertus curatives.

Alors qu'on prend des photos autour du bassin, 2 Sikhs semblent très intrigués par ce qu'on fait et ne nous lâchent pas du regard. Finalement, Nikhil me prend l'appareil photo des mains et les 2 Sikhs posent fièrement pour lui. J'avais oublié cette attirance des Indiens pour l'appareil photo !

Après une séance shopping au Tibetan Market où Nikhil me montre ses talents de négociateur, on va dans le plus grand magasin de pâtisseries de Delhi. Un délice ! Puis on prend le métro vers notre prochaine destination. A 1 mètre l'un de l'autre mais chacun dans son compartiment...

On arrive au temple hindou Akshardham construit en grès rose et en marbre blanc. Le temple, inauguré en 2005, est impressionnant. Par moment, on a un peu le sentiment d'être à Disneyland. Avant de rentrer à l'intérieur du complexe on passe plusieurs postes de sécurité / fouille. Aucun effet personnel n'est autorisé à l'intérieur. Selon Nikhil, cette sécurité poussée est due aux problèmes religieux notamment avec le Pakistan. En tous cas, ils sont sur les dents !

Après cette visite, je quitte Nikhil qui doit aller travailler. Je finis la journée le sourire aux lèvres. J'ai l'impression que ça ne m'était pas arrivé depuis un bon bout de temps.

On dit merci qui ? Merci Nikhil !

3/12/10

Dernière journée en Inde. Je passe ma matinée à faire les magasins à Connaught Place. Les rabatteurs sont particulièrement pénibles dans ce quartier. A les écouter, tous les endroits où je veux aller sont fermés...

En fin d'après-midi, je me rends à l'agence qui m'a vendu le taxi pour l'aéroport. Le chauffeur arrive à pied et me dit de le suivre. Mais au lieu de se diriger vers sa voiture, il arrête un autre taxi sur la route et me demande de monter dedans. Bien évidemment il y a déjà un passager à l'intérieur. Ma dernière arnaque indienne ! Je monte assez rapidement dans les tours et explique à mon chauffeur qu'il est hors de question que je paye le prix convenu. Étant donné qu'on est 2 passagers, je divise le prix par 2. Il finit par me demander moins que prévu mais refuse que je lui donne la moitié du prix. J'abandonne. Je n'ai qu'une seule envie, quitter l'Inde.

Le chauffeur du taxi conduit comme un taré. A peine 5 minutes après avoir démarré, il renverse un rickshaw-vélo et son passager, regarde 2 secondes dans son rétro et repart comme si rien ne s'était passé. Je ne sais par quel miracle, mais j'arrive saine et sauve à l'aéroport à 20h30. Je patiente jusqu'à minuit pour m'enregistrer. Le contrôle sécurité est encore une fois draconien et prend beaucoup de temps.

Je quitte l'Inde avec un tas de souvenirs merveilleux dans la tête mais sans aucun regret.

18/11/10

La nuit a été particulièrement mauvaise cette fois. Entre le contrôleur qui me réveille violemment pour vérifier mon billet et la température du wagon qui ne doit pas excéder les 10°C, le sommeil a été dur à trouver. Qui plus est, le train entre en gare avec 15 minutes d'avance à 5h00 ! J'espérais plutôt un retard qui nous ferait arriver vers les 7h00...

Alors que j'émerge difficilement, 2 Indiens montent dans le train et commencent à rabattre pour des hôtels. Je les ignore jusqu'à temps qu'un des deux me montre une carte de visite avec le nom de l'hôtel Renuka, mon lieu de rendez-vous avec Julie. Je lui demande à plusieurs reprises s'il est le propriétaire de l'hôtel. A chaque fois, la réponse est positive. Et en plus il me transporte gratuitement jusqu'à l'hôtel. L'aubaine ! Même si je reste sceptique... Après 10 minutes de jeep, il m'annonce qu'il n'est pas le propriétaire de l'hôtel Renuka (ça je m'en doutais un peu), mais qu'en plus il ne rabat même pas pour eux. En fait, c'est le propriétaire d'une guesthouse voisine de l'hôtel Renuka. Je refuse de rentrer dans sa guesthouse et au passage le traite de menteur. Je pense qu'il s'en moque éperdument mais moi ça me soulage... L'hôtel Renuka se trouve quelques dizaines de mètres plus loin mais des chiens errants squattent la route. Par chance, le propriétaire de la guesthouse n'est pas complètement mauvais et me propose de me déposer à l'hôtel.

Vu l'heure, l'hôtel Renuka n'a pas de chambre à me donner. Je m'endors donc dans un coin de l'hôtel et attends patiemment jusqu'à 8h00. Nouvelle surprise : le prix de la chambre est bien plus élevé que ce qui est mentionné dans le guide. Même après négociation. Arrrrrrgh ! Il y a des jours comme ça... Je n'ai qu'une envie, c'est de finir ma nuit. Et comme le lieu de rendez-vous avec Julie est ici, je prends quand-même la chambre.

Je retrouve Julie comme prévu et on part se balader dans le fort. La citadelle est entièrement faite de grès jaune. Malheureusement, suite au développement du tourisme, elle souffre d'un problème d'évacuation des eaux et commence à s'affaisser.

On se promène dans les ruelles. Chaque rez-de-chaussée de maison a été transformé en magasin : bijoux en argent, tentures murales, vêtements, livres d'occasion, etc. Et beaucoup de terrasses en café-restaurant. Dommage que la citadelle n'ait pas gardé un peu plus d'authenticité car elle a beaucoup de charme.

La vue sur la ville de Jaisalmer et sur les terrasses des maisons est superbe.

On profite de notre tour dans la citadelle pour trouver un safari à dos de chameaux d' une journée ½ ainsi qu'un bel haveli pour passer la nuit de notre retour de safari. On trouve facilement le premier dans une agence tenue par des chameliers. La personne qui nous reçoit nous assure que nous pourrons prendre des photos dans les villages que nous traverserons sans se voir demander de l'argent. Quant à la nuit que nous passerons dans le désert, seul notre groupe campera dans les dunes où il veut nous emmener. On signe donc pour ce safari "non touristique" avec un départ demain.

Quant à l'haveli, on met quelques temps à le trouver. Pour 25€ par personne la chambre double, on veut du luxe ! Parties sur notre lancée, on finit dans un restaurant haut de gamme (5€ le repas). C'est fou ce qu'on peut faire en Inde avec 30€...

19/11/10

Départ à 8h30 avec 30 minutes de retard par notre faute. On s'est perdues dans la ville. Étonnant non ? La jeep nous attend avec le groupe à l'intérieur : 1 Indien (il a dû s'égarer...), 1 Argentine, 1 Anglais et 5 Polonais. Elle nous dépose 1h00 après dans un village gipsy. Des chameaux sont déjà là mais il n'y en a pas assez pour 10 personnes. Je fais connaissance avec le mien : M. Lalu. Il me snobe. Ce n'est pas grave, on brisera la glace plus tard...

En attendant les chameaux manquants, on fait un tour dans le village. Un groupe d'enfants accourent vers nous. Il faut moins de 5 minutes pour qu'ils nous sortent l'éternel "oneroupieonepenonechocolateonebiscuitoneshampoo". Pour des gens qui ne devaient rien nous réclamer, ça commence bien ! En se rendant vers le village, Julie se fait harponner par 2 gamines qui veulent lui montrer leur maison. Démarche totalement sans arrière pensée bien sûr... Mais curieusement, c'est l'Indien qui a le plus de succès.

Le village est assez simple et n'a pas l'électricité. Il est constitué de petites maisons et de bergeries.

On rentre dans la cour de la maison d'un petit garçon qui n'a pas encore l'âge de nous débiter la sempiternelle requête.

On retourne voir les chameaux mais il en manque toujours. Au bout d'1h30, ils arrivent enfin. Même mon chameau ça l'a fatigué d'attendre !

On démarre donc le safari avec nos 5 guides. Il ne faut pas longtemps pour se rendre compte qu'un chameau n'a rien de confortable. Bien contente de ne pas avoir signé pour 2 jours complets !

Le désert n'est pas un désert de dunes vierges. De nombreuses broussailles ponctuent le chemin.

On s'arrête vers 12h00 pour déjeuner. Les chameaux sont délestés de leurs charges et, après leur avoir entravé les pattes pour ne pas qu'ils partent trop loin, sont lâchés dans la nature.

Pendant 1h00, les chameliers nous préparent un bon repas avec les moyens du bord. On déguste leur nourriture. Ils font la vaisselle avec du sable, harnachent à nouveau les chameaux et on repart vers le prochain village, rajput celui-là.

A l'entrée de ce 2^ème village, où les maisons sont pourvues en électricité, une femme construit une nouvelle bergerie.

On avance un peu plus dans le village pour se retrouver au milieu d'une querelle entre 2 femmes. Chacune dans sa maison crie plus fort que l'autre. Au bout de 15 minutes, un homme met fin à leur dispute et nous ouvre la porte de sa maison pour... nous vendre des bières ! Pour le côté non touristique, on repassera. Et le pire est venir.

Alors que Julie tente de prendre la photo d'un enfant, une adolescente arrive pour lui réclamer 5 roupies. Elle refuse de lui donner. L'adolescente nous dit de déguerpir. Pas d'argent, pas de photo... Et ben si c'est comme ça on va prendre les gens de dos !

Nos chameaux, qui se sont désaltérés pendant notre arrêt au village, sont de retour. Je remonte promptement sur M. Lalu pour partir de ce village au plus vite.

On fait le chemin vers notre campement de nuit : de vraies dunes de sable. Au pied des dunes, un troupeau de chameaux broute paisiblement.

Tiens les toilettes !

En attendant le coucher du soleil, je marche dans les dunes. Quelle surprise quand je m'aperçois que nous ne sommes pas le seul groupe à y passer la nuit ! Cela dit, les dunes sont grandes et nous ne sommes que 2 groupes. Pas de quoi gâcher l'ambiance du campement.

Avant de manger, on assiste au coucher de soleil dans les dunes. Magique !

On se rassemble pour passer la soirée autour d'un feu de camp bienvenu car il commence à faire franchement froid. Peu de temps après, qui voit-on arriver ? Notre barman du 2^ème village. Avec des bières fraîches... Le désert authentique !

Les chameliers nous installent nos lits de fortune : 1 matelas pas très épais et 1 couverture (chaude mais j'en aurais bien pris une 2^ème). Je m'endors vers 1h00 après avoir chercher le sommeil pendant plus de 3h00. Il fait froid, les chameaux font du bruit en mâchant et certains font sonner la clochette qu'ils ont autour du cou.

20/11/10

Réveil vers 7h00 avec un super lever de soleil sur les dunes. Même pas besoin d'ouvrir les volets ! On prend notre petit déjeuner puis on repart. Mais avant ça, les chameliers font ingurgiter de force à M. Lalu une potion magique. Je suis si difficile que ça à porter ? En tous cas, ce traitement de faveur ne lui a pas beaucoup plu !

On retourne au petit trot au 1^er village. Dès qu'on arrive, les enfants accourent pour nous réclamer tout ce qu'ils peuvent. Même mon stick à lèvres et ma pince à cheveux les intéressent. La jeep qui doit nous ramener à Jaisalmer arrive avec un nouveau groupe de touristes qui se font assaillir à leur tour par les enfants. De notre côté, on est tous bien contents d'abandonner nos inconfortables chameaux et de retrouver un peu de chaleur et des lits douillets pour cette nuit. Le safari est vraiment sympa pour l'ambiance du campement (même si la nuit n'est pas tout confort) et le coucher/lever de soleil dans les dunes mais pour le côté authentique, on repassera.

A Jaisalmer, on prend possession de notre chambre dans notre hôtel de luxe : lits ultra moelleux, salle de bain spacieuse et avec eau chaude. On profite du cadre enchanteur de l'haveli pour se détendre le reste de la journée.

21/11/10

La nuit a été excellente ! Aux antipodes de la nuit dans le désert. Requinquées, on part visiter le palais du maharaja.

Pendant la visite du Palais, de jeunes Indiens essayent de me prendre en photo. Je commence une nouvelle partie de cache-cache. C'est vraiment pénible...

Le Palais est joli mais n'a rien d'exceptionnel.

Des espaces sont aménagés pour pouvoir observer la vie du fort.

On voit aussi parfaitement le champ d'éoliennes installées aux portes du désert. Beaucoup moins sympa.

On ressort du fort par la grande porte et on se promène dans les rues de la ville.

On visite le Salim Singh-ki-Haveli. Un homme nous accompagne tout au long de la visite et nous fournit beaucoup d'explications. Par exemple, l'haveli avait initialement un étage de plus ce qui le plaçait à la hauteur du fort. Le maharaja en prit ombrage et ordonna de supprimer le dernier étage. Il nous explique aussi que dans les escaliers, chaque marche était de différentes tailles afin de perturber les assaillants en cas d'attaque de l'haveli. Et je confirme, une marche de 50 cm après une marche de 10 cm, ça perturbe ! Quant aux petites portes des salles des gardes, elles leur permettaient de trancher facilement la tête des indésirables qui devaient se plier en deux pour entrer.

L'entretien de l'haveli semble être difficile vu l'état de certaines pièces ou de certains éléments qui risquent de tomber à tout moment.

Notre guide nous parle aussi de ces fleurs de lotus en grès à baïonnettes, système unique, qui étaient fixées à la façade pour les fêtes puis enlevées jusqu'à la prochaine occasion. Elles y restent maintenant en permanence.

Puis on visite la plus haute salle dédiée aux rencontres amoureuses et entièrement décorée de miroirs (à l'époque car maintenant il en manque beaucoup). Les miroirs sont disposés de façon à ce qu'on puisse voir ce qui se passe dans la rue tout en restant à l'intérieur de la pièce, qui se trouve 7 étages au-dessus du sol. On a fait le test et ça marche !

On retourne au rez-de-chaussée pour voir la seule pièce de la maison des femmes ouverte au public : la salle de toilette. Toutes les femmes de Salim Singh se retrouvaient dans cette pièce afin de se préparer pour la journée. Chacune des femmes avait une alcôve dédiée avec ses produits de beauté personnels.

On visite un 2^ème haveli, le Patwa-ki-Haveli.

Celui-ci est beaucoup mieux entretenu mais manque d'anecdotes. Les pièces sont réparties autour d'une cour centrale et la décoration est très chargée.

Le soir, on va dans un restaurant indien traditionnel : on mange avec les doigts, les thali sont servis à volonté et il est peine perdue de demander un plat non épicé ! On se régale. Pour finir en beauté, j'achète des pâtisseries.

22/11/10

Aujourd'hui, je visite les temples jaïns. Ils sont imbriqués dans les maisons de la citadelle et ne se distinguent qu'avec un peu de hauteur.

Le jaïnisme est une religion très ancienne, dérivée de l'hindouisme, qui prône la non-violence envers tout être vivant. Cette non-violence va même pour certains jusqu'à balayer devant leurs pieds quand ils marchent pour ne pas écraser d'insectes ou à se mettre un tissu sur la bouche pour ne pas en avaler.

Les temples sont richement sculptés.

Sur les piliers se trouvent de nombreuses sculptures langoureuses.

Et au milieu de toutes ces femmes, un homme. Malgré le visage aux traits féminins, il n'y a aucun doute possible !

Attention, on est observés...

Les statues qui sont vénérées sont de toutes les tailles et de toutes les formes. Des noires, des blanches, des dorées, des marron.

Jolie choucroute !

Des grandes, des moyennes ou des petites.

Une tentative de résumé ?

Encore une fois les arnaqueurs sont dans la place ! Des hommes habillés de telle façon qu'on peut penser qu'il s'agit de prêtres sont là pour forcer les dons quand un touriste prend une photo. Bizarrement, ils ne s'adressent qu'aux touristes étrangers, jamais aux touristes indiens... Et force est de constater que ça marche. De nombreuses personnes déposent un billet de 10 roupies dans la coupelle posée juste au-dessus de l'urne pour faire les dons. Il y a pourtant des panneaux à l'entrée de chaque temple indiquant que les dons doivent être déposés dans l'urne. Il y en a qui gagne facilement leur vie ici !

Julie prend son train pour Delhi cet après-midi. De mon côté, je m'accorde une après-midi détente. Puis je retourne au restaurant indien d'hier soir. Je me régale avec leur masala dosa. Je retourne aussi acheter des pâtisseries à la même échoppe. Et là je me retrouve face à un vrai problème mathématique toujours non résolu. Allez-vous pouvoir m'aider ?

Énoncé : Hier, Hélène a acheté 3 pâtisseries : 2 petites et 1 grosse. Elle paye 18 IRP. Aujourd'hui, Hélène achète encore 3 pâtisseries. Mais elle est plus gourmande qu'hier. Elle prend donc 1 petite pâtisserie et 2 grosses (les mêmes recettes qu'hier). Elle paye 10 IRP. Quel est le prix d'une grosse pâtisserie et le prix d'une petite pâtisserie ?

23/11/10

Je passe la journée à plancher son mon problème de mathématiques...

24/11/10

Après une matinée à remettre à jour le blog, je déjeune à ma guesthouse. J'entame une discussion avec Mittu, le cuistot mi-népalais / mi-indien, sur un sujet passionnant : le comportement des hommes indiens vis-à-vis des femmes occidentales. Une fois que je lui ai raconté mon expérience, il me fait part de la sienne. Ou comment une Française fraîchement divorcée lui a sauté dessus alors qu'il cuisinait tranquillement. 1 point partout, la balle au centre ! Les Indiens n'ont peut-être pas un comportement correct, mais il faut reconnaître qu'on n'est pas aidées par celui de certaines occidentales...

Je partage le rickshaw pour aller à la gare avec 2 Suissesses qui prennent le même train que moi. Le train démarre et du sable commence à voler à l'intérieur du wagon. A certains moments on est même obligés de se couvrir la bouche et le nez avec un foulard. Les joies du désert.

Dans une gare un peu après Jaisalmer, une jeune fille d'à peine 18 ans vient s'installer à côté de moi avec 2 énormes sacs en toile. Puis, je vois arriver un coolie qui lui apporte 1, 2, 3 grosses valises. Il repart et revient avec 2 gros sacs. Puis 2 autres femmes arrivent avec une multitude de petits sacs et s'installent. Les 3 femmes se rendent à Jaipur pour marier la jeune fille, accompagnées de sa dot. Elles sortent des pâtisseries et les partagent avec le pôle. Je ne saurais refuser. Un mariage, ça se fête !

Je monte assez rapidement sur ma couchette pour dormir un peu. Arrivée prévue à Jaipur aux aurores.

11/11/10

La nuit s'est finalement bien passée bien que moins confortable et calme qu'en classe 2AC. Et le train n'a que 30 minutes de retard. Pour une fois que j'aurais bien aimé qu'il en ait au moins 2h00 ! Car arriver dans une nouvelle ville à 5h30, ce n'est pas ce que je préfère.

Je me dirige vers un hôtel recommandé par le Lonely Planet quand un chien me bloque le passage. Il commence à s'avancer vers moi en aboyant et en montrant les dents. Chouette, moi qui adore les chiens ! De plus, je suis seule dans la rue et toutes les portes autour de moi sont fermées. Je n'ai donc pas moyen de me réfugier dans un restaurant ou un magasin. N'écoutant que mon courage, j'utilise la technique indienne : je lui crie dessus et fais semblant de lui jeter  une pierre (en fait, les Indiens ne font pas semblant). Mais il ne lâche pas l'affaire. D'une fenêtre, un homme me vient en aide et l'arrête rien qu'avec sa voix (la mienne ne devait pas être assez convaincante). Le problème avec les chiens, c'est que dès que les gens désertent les rues, elles deviennent leurs domaines. Du coup, ils passent de plutôt amorphes le jour à très virulents la nuit. Aime pas les chiens.

Ce petit affrontement avec la gente canine m'est finalement bénéfique puisque je rebrousse chemin et je tombe un peu par hasard sur un haveli (demeure traditionnelle) tenu par une famille. L'hôtel est propre, la chambre assez luxueuse compte tenu de mes standards et le prix très bon marché suite à une rude négociation. Après un décrassage corporel en profondeur (13 heures de train ça laisse des traces), je sors visiter la ville.

Parmi tous ces bâtiments imbriqués les uns dans les autres se trouve le lac Pichola.

Et au milieu du lac, le Lake Pichola Palace qui servit de décor pour le film Octopussy de la série des James Bond. Beaucoup de restaurants diffusent le film le soir pour ceux qui veulent vérifier. L'hôtel est accessible uniquement pour ses clients. Et comme la nuit coûte entre 300 et 1.200 € la nuit, je me contenterai des photos zoomées !

Dans la rue, je rencontre Balu qui m'interpelle en français. Je discute un peu avec lui. Il a appris le français en 6 mois de cours intensifs à Pondichéry et parle mieux que certains Français pur souche. Impressionnant ! Il m'invite à prendre un thé, ce que je refuse. J'évite de rester plus de 5 minutes seule avec un Indien même en pleine rue. Ça dérape trop vite avec eux. Alors un thé, n'en parlons pas !

Je visite le Bagore-Ki-Haveli qui abrite un musée. A peine entrée, je suis accueillie par un paon, l'oiseau national de l'Inde, fait de verreries et de miroirs.

Je suis aussi accueillie par un Indien qui commence à me donner des explications. Je le stoppe dans son élan et lui dit que je ne souhaite pas de guide et que je n'ai pas d'argent à lui donner. Ce à quoi il me répond qu'il est rattaché au musée et qu'il ne fait pas ça pour l'argent. Il me guide donc même si je sais qu'il attendra un pourboire à la fin.

Les pièces sont disposées autour d'une cour intérieure.

Avant d'être restauré pour abriter un musée, cet haveli était à l'abandon. Une pièce a été conservée en l'état pour se rendre compte du travail réalisé.

Des pièces mettent en scène la vie d'un haveli à l'époque. Comme la pièce où se préparait la maîtresse de maison pendant de longs moments (bijoux, parfums, maquillage, etc.) ou encore la pièce pour jouer.

Des coins douillets sont installés devant les fenêtres aux carreaux multicolores.

On voit aussi une cuisine et les combustibles utilisés pour le feu : bois et bouses de vache séchées.

Une salle à manger est reconstituée avec ses peintures décoratives en bas des murs. Mon guide m'explique que tout est mis au niveau du sol (décorations, tables, éléments pour cuisiner, sièges, etc.) pour que l'Homme reste humble. Il s'agit d'une forme de respect pour la nourriture que la Terre lui fournit.

Puis il y a la pièce des plaisirs. Comment sait-on qu'elle était dédiée à cette activité ? Élémentaire mon cher Watson. Il suffit de regarder les peintures.

Un petit coin est aménagé pour les amoureux avec miroirs au plafond.

L'haveli présente aussi une collection de turbans, différents d'une caste et d'un métier à l'autre, ainsi que le plus grand turban du monde.

Plusieurs saris sont exposés : Ceux en coton des travailleuses, chaque métier (livreuse de lait, cultivatrice, cuisinière, etc.) ayant son code vestimentaire, et ceux en soie des femmes de plus haute caste.

On finit le tour par une exposition de peintures dont des peintures tribales.

La visite a été très intéressante et les explications claires. Contrairement à mon intention de départ, je donne donc un pourboire à mon guide. Qui, au passage, en profite pour me dire qu'il est guide en free lance. Sans blague !

Quand je sors de l'haveli, je me retrouve nez à nez avec Balu. On rediscute quelques instants et il renouvelle sa proposition de boire un thé ensemble. J'ai épuisé toutes mes excuses bidons et me retrouve donc à boire un thé avec lui. On discute pas mal de tout et de rien. Et surtout de l'Inde. J'en profite pour lui faire part de mon incompréhension face au comportement des Indiens vis-à-vis des femmes occidentales. Pour lui l'explication tient dans les films pornographiques que les Indiens téléchargent en masse et dans lesquels les actrices sont majoritairement blanches. Conclusion : blanche = femme facile. Vu comme ça... Rajoutons à ça que, même si ça évolue, les Indiens n'ont pas le droit d'avoir de relations sexuelles avant le mariage et on obtient un cocktail explosif !

Quand je rentre, je trouve les portes de mon hôtel fermées. Je sonne. Le grand-père de l'hôtel, Jagdish, m'ouvre la porte en me disant qu'il était inquiet pour moi car il est tard. Et il m'embrasse sur la joue !!! Réelle inquiétude d'une personne qui considère ses clients comme sa famille ou effet film porno ?

12/11/10

Je retrouve Balu à 11h00 pour une promenade en moto à l'extérieure de la ville. La veille j'ai accepté sa proposition avec plaisir. Je sature un peu de rester dans les villes et, comme je n'ai pas de véhicule personnel, je peux difficilement en sortir. Qui plus est, quoi de mieux que de visiter la région avec quelqu'un du coin ?

Il m'emmène au village de Shilpgram construit pour faire découvrir les différents artisanats et cultures du Rajasthan. On y voit donc des maisons typiques de chaque région du Rajasthan ainsi que des musiques et danses traditionnelles. Très beau à voir et à entendre mais un peu artificiel. Pour cette fois, aucun souvenir sur la pellicule. Enfin la carte SD. J'en ai un peu marre de voir doubler le prix des tickets d'entrée juste pour pouvoir utiliser mon appareil photo...

On continue notre balade dans la campagne. On traverse des dizaines de villages pour arriver 1h00 plus tard au paisible Tiger Lake.

Balu me ramène à Udaipur pour vaquer à ses occupations pendant que je visite les centres d'intérêt majeurs de la ville : le Jagdish Temple et le City Palace. Quand on observe la ville avec un peu de hauteur, on peut difficilement passer à côté du Jagdish Temple.

Ce temple indo-aryen a été bâti en 1651.

Chaque partie du temple est abondamment sculptée.

Un petit Garuda fait face au temple.

Après cette visite où il a fallu encore une fois que je me débarrasse d'un pseudo guide, je vais à l'imposant City Palace. Alors que j'attends au guichet pour acheter mon entrée touriste, un jeune sorti de nulle part me demande s'il peut m'embrasser. Attends que je réfléchisse... NON !

Je rentre dans la cour principale d'où commence la visite.

Autant le dire tout de suite, la visite est ennuyeuse. De plus, avec les vacances de Diwali, il y a foule au City Palace et certaines pièces sont pleines à craquer. Même les gardiens du musée ça les barbe !

Entre autres choses à voir à l'intérieur : une profusion de verreries et miroirs.

Et des pièces joliment meublées et décorées.

Je n'échappe pas aux longues séances photos. Quant à ceux qui essayent de prendre des photos en cachette, je me mets dans la peau d'un sadhu-businessman du Népal et je fais en sorte que la photo ne rende rien : je tourne la tête, reste coincée au milieu d'un groupe de personnes, mets un papier devant le visage (pour me protéger du soleil bien sûr !), etc. Le prochain vase, je mets la tête dedans !

Le soir, je vois les 20 dernières minutes d'Octopussy dans un restaurant. Non seulement je n'ai pas vu le Lake Pichola Palace car je suis arrivée trop tard mais en plus je trouve que le film a vraiment mal vieilli.

13/11/10

2h30 de bus pour atteindre Chittorgarh, une citadelle abandonnée qui s'étend en haut d'une colline. Je décide de monter jusqu'en haut sans l'aide d'un rickshaw. Une fois arrivée à destination, je commence la visite par 30 minutes de repos... Contrairement au City Palace d'Udaipur, le fort de Chittorgarh me plaît énormément. Je l'aurais encore plus apprécié avec un guide car le site manque cruellement d'informations. Donc, pour la prochaine fois : prendre un rickshaw et un guide !

Le Rana Kumbha Palace est un immense palais en ruines.

Il est envahi par les singes qui se reposent un peu partout.

A l'intérieur ou à l'extérieur, les vaches sont aussi dans la place !

Au détour de mes déambulations dans ce fort qui s'étend sur 28 km², j'en croiserai une qui a encore son maquillage de Diwali : cornes peintes en bleu et peau tachetée de points orange.

A côté du palais se dresse le temple de Singa Chowri.

Sur la route, des restes de portes subsistent.

Puis je visite un temple jaïn. Une grande pancarte stipule en rouge que les femmes en période de menstruations n'ont pas le droit d'entrée. Mais comment vérifient-ils ?

Autre temple, hindou cette fois : le Kumbha Shyam.

Je me dirige vers ma prochaine destination quand j'entends courir derrière moi. Il s'agit de 4 frères et sœurs qui ont très envie de discuter avec moi. On fait donc le chemin ensemble.

Arrivés à la tour Jaya Stambha, je m'apprête à leur dire au-revoir mais ils me suivent jusqu'en haut de la tour.

Alors que je souhaite profiter de la vue sur la citadelle, ils me tannent pour que je redescende avec eux. Je leur fais comprendre que je visite et que je prends mon temps. Ils m'attendent et ne sont jamais à plus d'1 mètre de moi. Vive la tranquillité !

On redescend et on continue à marcher. Il y a de nombreux temples sur ce site.

Un peu agacée par mes pots de colle qui veulent m'emmener là où je ne veux pas aller, je leur demande dans quelle direction ils vont. Plein Sud ? Quel dommage, il faut que j'aille au Nord pour redescendre dans la ville prendre mon bus ! Mais à peine seule, des groupes entiers d'Indiens viennent me réclamer une photo. Dont ces jeunes garçons qui me demandent une photo tous ensemble mais avec MON appareil. Comprends pas tout...

Je suis à un niveau de saturation maximum, je retourne vite prendre un bus pour Udaipur. Mais où se trouve la gare routière ?

Le soir, je mange avec Balu. Balu qui, sous des abords plus respectueux, s'avère être un Indien comme un autre. Me voilà rassurée. J'avais peur d'avoir généralisé un peu vite...

Je rentre. Les portes de l'haveli sont fermées. Un chien errant à moins de 20 mètres de moi et qui ne me regarde pas vraiment avec les yeux de l'amour... Je sonne et j'attends de longues minutes avant que Jagdish ne m'ouvre. Il me refait sa petite scène de l'autre soir et réclame que je l'embrasse !!! Il rêve. Il doit être encore endormi...

14/11/10

Je passe la journée dans ma chambre à buller. Je profite de l'alcôve pour continuer l'écriture des articles du blog.

Le soir, je partage quelques heures avec la famille de l'haveli : Jagdish (le grand-père) et sa femme, le père, la mère et les 2 enfants. J'ai le droit aux albums photos de toutes les étapes importantes de la famille : mariage, construction d'une maison, cérémonie traditionnelle pour les 2 jeunes garçons, etc. Jagdish est adorable. Le grand-père parfait. Monsieur double face !

3/11/10

A Sunauli, à peine descendue du bus, un rickshaw-vélo me colle aux basques pour m'emmener jusqu'à la frontière qui est à... 500 mètres ! Même arrivée à 10 mètres de la frontière, il continue à vouloir me faire monter dans son rickshaw en m'assurant que la frontière est très loin. Bienvenue en Inde !

Je passe à l'immigration népalaise pour obtenir mon tampon de sortie. J'y croise 2 Américains. Les formalités sont rapides. Je ressors et me dirige vers l'immigration indienne. Je fais à pied les quelques mètres qui séparent les 2 postes d'immigration parmi les vélos, motos, camions et les centaines de piétons. Ça se pousse, ça se roule dessus et ça s'engueule. Bienvenue en Inde !

A l'immigration indienne, je retrouve mes 2 Américains. Les formalités sont tout aussi rapides qu'à l'immigration népalaise. Je m'attendais plutôt à ce que ce soit long et fastidieux. Tant mieux ! L'objectif maintenant est de trouver le bus gouvernemental qui m'emmènera à Gorakhpur où je dois passer la nuit avant de prendre un train vers Varanasi. Tout pendant que je cherche ce fameux bus gouvernemental (je ne sais d'ailleurs pas à quoi ça ressemble) des Indiens cherchent à m'orienter vers des bus privés. En me cachant plus ou moins qu'il s'agit de bus privés. Vraiment, j'insiste, bienvenue en Inde !

Finalement, un homme m'interpelle pour me faire monter dans un bus. J'ai le sentiment que cette fois il s'agit bien du bus gouvernemental. Je monte et j'y retrouve mes 2 Américains. Je dois donc être dans le bon bus. Je fais connaissance avec eux : ils s'appellent Lori & Tim et habitent près de San Francisco. Ils viennent séjourner 1 mois ½ en Inde du Nord après avoir passé plusieurs mois en Inde du Sud l'année dernière. Ce ne sont donc pas des novices du pays. Parfait, je vais pouvoir leur poser plein de questions pratiques ! Mais avant ça, le vendeur de tickets passe dans les allées pour récolter son dû. Lori & Tim payent ce qu'il leur demande sans rechigner. Je m'attendais plutôt à discuter le bout de gras mais non. Les bus étant gérés par le gouvernement, il n'y a pas d'arnaque possible. Bonne nouvelle.

Tout pendant le trajet, les autres passagers nous observent. Pour Lori et moi, bien plus que nous observer, les paires d'yeux masculines nous scrutent. Un peu désagréable mais sans surprise puisqu'on m'avait mise au courant avant de partir. Lori & Tim me proposent de faire le trajet jusqu'à Varanasi ensemble et de partager le taxi qui vient les chercher à la gare. Je vais donc être chaperonnée pour faire mes premiers pas en Inde. Ça tombe très bien.

3h00 plus tard on arrive à Gorakhpur. Avant de trouver un hôtel, on file à la gare acheter nos billets de train pour Varanasi. Pour une novice comme moi, l'achat d'un billet de train en Inde peut s'avérer un peu compliqué mais Tim m'accompagne dans toutes les démarches et me facilite la tâche. Il commence par m'expliquer la 1^ère étape : pour gagner du temps et ne pas être baladé d'un guichet à un autre, toujours avoir les informations (numéro et horaires notamment) du train qu'on souhaite prendre avant d'arriver à la gare. Sinon, on peut aller au guichet "enquiry" (et perdre beaucoup de temps s'il y a du monde) pour obtenir ces données. Prévoyante, j'avais récupéré toutes les informations sur les trains Gorakhpur-Varanasi avant de partir. 2^ème étape : remplir un formulaire comprenant toutes les informations du train qu'on souhaite prendre. Sans ce formulaire correctement rempli, pas de billet ! 3^ème étape : aller aux guichets. Et là, selon l'affluence, la guerre pour obtenir son billet peut commencer. En effet, la notion de file d'attente en Inde n'est pas exactement la même qu'en France. Si l'espace entre 2 individus est supérieur à 0,5 cm, un Indien considère que la personne derrière n'attend pas et s'insère donc. Résultat : tout le monde est agglutiné. Quant au début de la file d'attente, en général 3 personnes minimum sont alignées devant le guichet. Le 1^er à être servi est celui qui s'impose.

Pour les handicapés, les étrangers et les femmes, il existe en général des guichets spécifiques. Et s'il n'y en a pas, on peut passer devant tout le monde. Ce qui ne veut pas dire qu'on vous laissera passer gentiment. Il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin et tendre son formulaire au guichetier au-dessus de celui des autres ! Les femmes indiennes sont assez redoutables pour ça...

Toujours est-il qu'on obtient nos billets pour le lendemain avec un départ à 6h30. Une fois nos affaires déposées à l'hôtel, nous allons manger. L'occasion de faire l'apprentissage des plats indiens. Et Dieu sait qu'ils sont nombreux et variés ! Pendant notre repas, une vache tente à plusieurs reprises de circuler entre les tables installées sur le trottoir mais est chassée à chaque fois par le serveur. Les vaches ont beau être sacrées, les Indiens ne leur laissent pas tout faire. Je fais un petit tour aux toilettes et y découvre des toilettes hybrides : toilettes à la turque quand le siège est relevé, toilettes occidentales quand le siège est abaissé. Vu la propreté des toilettes, l'option toilettes à la turque me convient parfaitement. Et me voilà grimpée sur la cuvette des toilettes...

Ce soir, je me couche (très) tôt et, malgré le bruit ambiant, m'endors immédiatement. L'Inde, ça fatigue !

4/11/10

A la gare, on a quelques difficultés à trouver notre quai. Le train doit partir du quai n°2. Nous prenons donc la passerelle et nous dirigeons vers le 2^ème quai. Sauf que dans cette gare, le quai n°1 et le quai n°2 sont sur le même quai : l'un à droite et l'autre à gauche. On voit donc notre train entrer en gare à l'opposé du quai où nous nous trouvons. C'est l'heure du sprint !

On s'installe juste au moment où le train part. Le trajet qui doit durer 6h00 en prend finalement 9 ! Les hommes ont une fâcheuse tendance à me dévisager sans retenue. Les femmes et les enfants aussi mais leurs regards sont beaucoup moins dérangeants car plus curieux que vicieux. J'ai encore du mal à faire abstraction de ces attentions pesantes et suis obligée de changer de place pour éviter le regard trop lourd d'un homme installé en face de moi. Tout pendant le voyage, on assiste à un vrai défilé dans les allées du train : vendeurs de nourriture et de thé, mendiants, estropiés, aveugles, chanteurs, enfants... Durant un long arrêt dans une gare, un groupe d'enfants (dont le plus âgé doit avoir dans les 7 ans) monte dans notre wagon. Pendant 15 minutes, ils nous scotchent et se mettent à chanter et à jouer de la musique en cognant 2 pierres l'une contre l'autre. Tous les hommes de la gare se collent aux fenêtres pour observer la scène, le sourire aux lèvres. Il faut bien avouer que ça en vaut la peine : les enfants ont le rythme dans la peau et surtout un sacré coffre ! C'est incroyable ce qu'ils arrivent à faire avec 2 simples pierres et leurs voix. Mais par principe, on ne donne pas d'argent aux enfants. Ils s'en vont donc bredouille.

L'auto-rickshaw que Lori & Tim avait réservé nous attend patiemment à la gare depuis 3 heures et nous accueille quand-même avec le sourire. Ils doivent avoir l'habitude des retards ici ! On monte dans notre boîte à chaussures sur 3 roues et.... c'est... parti : on accélère, on se faufile entre les autres véhicules, on klaxonne, à droite, on freine et on s'arrête à 2 mm du rickshaw devant, on klaxonne, à gauche, un piéton droit devant ? Pas grave, on accélère, on klaxonne, il va se pousser. Ah, cette fois on est coincés entre 2 gros véhicules. On klaxonne mais on laisse le passage (la loi du plus fort). On redémarre, on accélère, on tourne dans une ruelle tout juste assez large pour laisser passer un rickshaw, à gauche, à droite. Mince, un carrefour, on va mourir !!!! Ah bah non, on est passés... Tiens, une vache qui se repose en plein milieu de la route. On klaxonne, on contourne, elle n'a même pas bougé un cil. Et tous ces chiens qui traversent ! On klaxonne, ils se rangent car ils ne sont pas sacrés eux. Et ils l'ont bien compris... Freinage d'urgence, les véhicules devant nous sont tous arrêtés et pas le moindre espace pour se faufiler. On s'arrête à 2 mm... et ben non, cette fois, on s'arrête carrément dans le rickshaw de devant mais sans violence. Ça ne choque personne : au pire c'est l'indifférence, au mieux ils rigolent. Au bout de 20 minutes d'une course effrénée, le rickshaw nous dépose devant l'hôtel. Sportif !

Avant de rentrer dans l'hôtel, on voit passer une procession transportant un corps mort sur un brancard tout en jouant du tambour. Elle se dirige vers les ghats de crémation du Gange. On est à Varanasi, ville sainte par excellence pour les Hindous. Ce genre de procession a donc lieu plusieurs fois par jour, tout au long de la journée.

Vers 19h00, on assiste à un grand Puja (cérémonie de prières/offrandes) sur le Desaswamedh Ghat. Il y a foule : pèlerins et touristes sont mélangés. Certains assis sur le ghat, d'autres dans des bateaux postés sur le Gange.

Les vaches sont bien évidemment de la partie.

Le Puja dure 1h00 et se déroule selon un cérémonial précis au son des tambours et des cloches.

Après la cérémonie, on se promène dans les rues animées et colorées de la vieille ville. On s'arrête prendre un thé et manger des pâtisseries indiennes dans une petite échoppe. Un délice !

Puis on retourne à notre hôtel par les ghats, en longeant le Gange. Les pèlerins font à leurs tours leurs offrandes en déposant des petites bougies flottantes sur le fleuve sacré, ce qui nous vaut ce défilé de lumières.

5/11/10

Chose étonnante pour l'Asie, beaucoup de restaurants n'ouvrent pas avant 9h00. En attendant de pouvoir prendre un bon petit-déjeuner, on déguste du yaourt acheté à un marchand de rue, Lori m'ayant convaincue que je n'aurai pas de problèmes intestinaux car le lait est fermenté. Je redoute beaucoup ce genre de problèmes, la plupart des voyageurs tombant malades en Inde. J'applique donc quelques conseils donnés par d'autres voyageurs : pas d'eau du robinet même pour le brossage des dents, que des légumes cuits, pas de fruits non pelés (je simplifie, je n'en mange pas du tout) et pas de viande car les conditions de conservation sont très mauvaises. Comme en plus ils ne mangent pas les vaches ici, ça limite. En même temps, quand on voit qu'elles passent leurs journées à manger les ordures qui traînent dans la rue, et notamment les sacs et emballages plastiques, on n'a pas vraiment envie d'en manger !

Après le petit-déjeuner, on retourne à la gare pour acheter nos billets vers Agra, la ville du fameux Taj Mahal. Je souhaite partir demain après-midi, Lori & Tim 2 jours après moi. Nous sommes en plein Diwali (la fête des lumières), la plus grosse fête hindoue, et les trains sont pris d'assaut. J'ai donc beaucoup de mal à trouver une place mais j'en dégotte finalement une dans un wagon 2AC (une des classes les plus chères) en quota taktal (places mises en vente 2 jours avant le départ). Je paye le billet assez cher d'autant plus que le prix des billets taktal est majoré de 50%. Lori & Tim, beaucoup plus au point que moi, trouvent le bureau de réservation pour les touristes et achètent leurs billets en classe Sleeper (la classe bon marché par excellence que la plupart des Indiens prennent) en quota touriste. Dans certains trains, des places sont en effet réservées au tarif normal pour les touristes. Résultat : ils payent leurs 2 billets réunis 5 fois moins cher que le mien. Je tente d'annuler mon billet pour en prendre un en quota touriste mais j'y perdrais de l'argent. Je me console donc en me disant que pour mon 1^er trajet seule en train de nuit, je bénéficierai de bonnes conditions de voyage.

L'après-midi, je me sépare de Lori & Tim pour me promener au gré de mes envies. Je retourne donc déambuler sur la multitude de ghats qui longent le Gange. Les ghats sont une succession de marches descendant vers le fleuve surplombées par des édifices plus ou moins entretenus.

L'activité de ces ghats est diverse : bains rituels, offrandes, lessive, lavage des buffles, discussions entre amis ou sadhus, détente, massages, yoga, etc. Quand on voit la couleur de l'eau, on préfère être à l'extérieur. Des prélèvements réalisés sur l'eau du Gange montrent qu'il contient 1,5 millions de bactéries Escherichia coli par litre quand une eau sûre doit en contenir moins de 500. Dire que certains fidèles boivent cette eau !

Pendant que les buffles se font astiquer, les vaches se font bronzer.

Lorsque je passe sur le Munshi Ghat, un buffle en profite pour me charger. Il est arrêté juste à temps par un vieil Indien qui observait la scène. Aime pas les buffles...

De nombreux bateaux attendent au bord des ghats pour emmener les gens sur le Gange et observer ces scènes de vie du fleuve. En ce qui nous concerne, c'est prévu demain à l'aube, quand les fidèles viennent en masse faire leurs offrandes et bains rituels.

A Varanasi, 2 ghats sont réservés aux crémations et il est interdit d'y prendre des photos. Près du principal ghat de crémation, je discute avec un jeune Indien qui m'explique beaucoup de choses sur la religion hindoue et plus spécifiquement sur les crémations. Ce qu'il me raconte est particulièrement intéressant mais, après en avoir discuté avec d'autres Indiens, s'avère être un grand n'importe quoi ! Pourquoi a-t-il fait ça ? Il ne m'a pas réclamé d'argent et n'a même pas essayé de me vendre un tour en bateau. Mystère...

Je retrouve Lori & Tim pour dîner. Je me laisse guider par eux pour le choix d'un plat étant donné que je ne comprends pas grand chose au menu. Et je mange un succulent masala dosa, une grande et fine crêpe croustillante d'Inde du Sud fourrée d'une mixture légèrement épicée à base de pommes de terre. Je finis le repas avec des pâtisseries. Miam ! La cuisine indienne est vraiment bonne. Pas très légère et digeste mais bonne.

Pour digérer, on se promène dans la vieille ville illuminée par de nombreuses bougies que les particuliers déposent un peu partout pour Diwali. Quelques jours avant cette fête des lumières, les Indiens nettoient entièrement leurs maison parfois même les repeignent afin d'accueillir la déesse Laxmi qui doit leur apporter richesse pour l'année. Les Hindous disposent des bougies pour aider cette dernière à trouver son chemin. L'ambiance est à la fête et tout le monde nous salue avec des "Happy Diwali".

Pour rentrer à l'hôtel, on longe le Gange. Des milliers de bougies ont été installées sur les ghats et les bateaux. Tous les enfants sont de sortie et s'amusent avec des pétards. J'en observe un qui pense que la meilleure façon de faire exploser un pétard est de l'installer dans une bouse de vache. Un des enfants n'a pas le temps de se reculer et est moucheté de bouse. Ce qui fait beaucoup rire les autres. Et moi aussi !

Malgré le bruit incessant des pétards et feux d'artifices tout au long de la nuit, je m'endors pour une courte nuit.

6/11/10

Départ de l'hôtel à 5h30. Le temps de négocier un bateau et on navigue sur le Gange à 6h00. Le début du trajet est plutôt calme.

Vue du fleuve, les ghats sont impressionants.

Puis on approche d'un ghat où il y a un peu plus d'activité. Les enfants jouent dans l'eau pendant que leurs mères font leurs bains rituels.

On voit aussi quelques personnes pratiquant le yoga.

Nouveau gath, nouvelle ambiance.

Entre 2 ghats débordants d'activité, on en croise un déserté.

Tandis que, sur la rive en face, le soleil rougeoie.

On approche du ghat le plus populaire et ça se voit !

Au milieu des bateaux des offrandes flottent.

On finit la promenade en passant devant des ghats beaucoup plus calmes.

Il est 7h00, on laisse notre place aux autres.

Le soleil à peine levé, ma journée visite est déjà terminée ! Après le petit-déjeuner, j'attends patiemment l'heure de prendre un rickshaw pour aller à la gare. En sortant de l'hôtel, j'en trouve plusieurs côte à côte en position d'attente. Dès qu'ils me voient, ils me tombent dessus mais refusent de faire le prix que je demande. Ils finissent par s'embrouiller. Un des chauffeurs accusant l'autre d'être ivre et me disant qu'il ne faut surtout pas que je monte avec lui. C'est pourtant lui qui a les yeux injectés !

Finalement, un rickshaw qui passe dans la rue me dit de monter pour le prix que je souhaite. Les autres chauffeurs arrêtent leurs discussions mouvementées et insistent tous pour que je le prenne. Ils sont bizarres...

Après quelques mètres, le rickshaw se transforme en boîte de nuit, le chauffeur ayant choisi de pousser le volume de la musique à fond. Je n'entends même plus le bruit du klaxon ! De plus, il a plutôt tendance à piloter son rickshaw qu'à le conduire. Sur la route, on croise un homme entièrement nu qui marche au milieu de la circulation. Personne ne réagit, ça doit être normal ! Quand on arrive à la gare, je me rends compte que l'Indien assis dans le rickshaw et que j'avais d'abord pris pour un ami du chauffeur est en fait un client comme moi. Je le vois négocier le nouveau prix de son trajet avec notre pilote puisque je lui ai financé une partie de sa course. Je ne me ferai pas avoir 2 fois...

Je monte dans le train pour un long voyage de 13h00 (en théorie) vers Agra. Pas de bol, je suis sur un pôle de 4 couchettes et les 3 autres sont occupées par des hommes. A chaque mouvement, ils me suivent tous du regard. Je commence à m'y habituer et ça devient moins pesant mais quand-même... Au bout d'1h30, je m'installe sur ma couchette, en hauteur, le dos tourné pour ne plus voir personne. Ou pour que personne ne me voit, je ne sais pas trop !