19/12/10
Nouveau trajet en bus sur une jolie route de montagne avec des milliers de virages. Comme souvent dans le Nord de la Thaïlande, le bus est contrôlé par des policiers à plusieurs reprises. Lors de ma visite à Mae Sariang, M. Salawin m'a expliqué que beaucoup de minorités ethniques du Nord de la Thaïlande sont des réfugiés (de Birmanie, du Laos, du Tibet, etc.) qui n'ont donc pas la nationalité thaïlandaise. Ils n'ont le droit de sortir de leurs camps ou villages que dans un périmètre (très) limité. D'où ces contrôles intensifs.
Arrivée à Mae Hong Son, je pars à la recherche d'une excursion pour le lendemain incluant une visite au village des femmes girafes. Je me suis longtemps demandée s'il fallait aller voir ce village considéré par certains comme un zoo humain. Finalement, j'ai décidé de me faire ma propre opinion. Bien évidemment, comme je suis seule, le prix de l'excursion est un poil excessif. Mais par chance, l'agence me recontacte pour me dire qu'un couple de Français est aussi intéressé par l'excursion demain. Le prix est quasiment divisé par 2. Ouf !
En attendant, je fais un tour de la ville en commençant par le site le plus photogénique : le lac.
Autour du lac, se trouvent 2 temples de style birman-chan. Le Wat Chong Klang avec son stupa blanc et or.
Et le Wat Chong Kham avec son bouddha auréolé de lumières clignotantes.
A l'extérieur du Wat Chong Kham, on peut voir une grande table avec des bols pour faire les dons. Et quand on met dans un bol, il faut mettre dans tous les autres bols. Ils ont tout compris ces bouddhistes !
Il y a aussi un bâtiment qui abrite des statues de style très différent.
Je m'écarte un peu du lac pour aller voir le Wat Hua Wiang. Encore différent avec son toit marron et son bouddha aux tresses finies à l'indienne, avec des plumes.
Petite séance de détente avec un foot massage au top. Le meilleur jusqu'à présent. La qualité se paye, j'ai dû débourser 2€ de plus !!!! Puis je retourne à ma guesthouse en repassant devant le lac qui se teinte des couleurs de la fin d'après-midi.
Le soir, je retourne au bord du lac où se tient un petit marché de nuit. J'en profite pour prendre une énième photo du lac avec les Wat Chong Klang et Chong Kham illuminés qui s'y reflètent.
20/12/10
Avant de partir pour l'excursion en voiture, je vais prendre mon petit-déjeuner au bord du lac. Nouvelle photo du lac, cette fois sous la brume matinale.
On grimpe les montagnes environnantes au milieu des champs.
De temps en temps on croise des travailleurs.
On atteint le village de Mae Aw, un village de réfugiés chinois créé dans les années 60. Il y a 10 ans, les villageois ont obtenu la nationalité thaïlandaise. Notre guide nous explique que c'est une chose assez rare. Ils ont obtenu la nationalité grâce au faible nombre de réfugiés chinois. Le gouvernement ne craint donc pas l'arrivée de nouveaux réfugiés appâtés par une carte d'identité thaïlandaise.
Le village est construit autour d'un lac artificiel au milieu des plantations de thé, sa principale source de revenus.
On se promène au milieu des maisons à l'architecture chinoise.
Puis on arrive dans la rue principale du village bordée de magasins pour touristes. Il s'agit de la 2ème et dernière source de revenus du village. Et ça se voit !
On reprend la route parmi les villages de montagne et les cultures,
avant de s'arrêter pour une petite promenade dans une forêt de bambous. Promenade rafraîchissante !
A la sortie de la forêt, un jardinier se repose sur un banc, son chapeau suspendu au-dessus de lui. Lorsqu'il voit que la situation m'amuse, il tire sur la liane à laquelle est accroché le chapeau pour le faire voler dans les airs. Comme quoi, il suffit de pas grand chose pour faire des effets spéciaux !
L'arrêt suivant est une cascade. Mais faute de pluies récentes, le débit est très faible.
Après le déjeuner, on se dirige vers le village des femmes girafes de Ban Nai Soi. Les femmes girafes appartiennent à l'ethnie des Karens et sont originaires de Birmanie. Elles viennent en Thaïlande avec leur famille pour fuir les exactions commises par l'armée birmane à leur encontre. A leur arrivée en Thaïlande, elles ont le choix de rejoindre les camps de réfugiés ou un village touristique. Aller dans un camp de réfugiés leur permet de pouvoir espérer être accueillies par un pays hôte (Etats-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Europe) et d'y faire leur vie librement. Aller dans un village touristique leur permet de gagner de l'argent. Chaque femme qui porte un collier traditionnel gagne 1500 THB par mois. Les hommes eux ne touchent rien si ce n'est 180 THB pour se nourrir. La controverse vient du fait que les 1500 THB par femme et les 180 THB de nourriture par personne ne représentent qu'une faible partie des droits d'entrée. Le reste allant a priori dans les poches du gouvernement...
On rentre dans le village. Je me sens vite mal à l'aise. Les habitants ne respirent pas la joie de vivre contrairement à ce que j'ai pu lire sur certains forums. Et ça ressemble effectivement à un zoo humain. Cela dit, avec 1200 visiteurs par an, il n'y a pas non plus foule au zoo...
L'origine du port des colliers n'est pas déterminée. Entre autres légendes, il est dit que les femmes portent ces anneaux pour ne pas être mangées par les tigres. Ou pour s'embellir car elles ressemblent ainsi à un dragon de leur mythologie. Ou encore pour s'enlaidir afin qu'elles ne soient pas enlevées par les hommes d'autres tribus. Contrairement à une idée répandue, le port des colliers n'allonge pas le cou mais tasse les côtes et affaisse les épaules. Effet d'optique donc ! Autre idée reçue : les femmes girafes peuvent enlever leurs colliers sans craindre de se rompre le cou. Par contre, une femme girafe sans collier, c'est un peu bizarre à voir...
La plupart des maisons abritent des magasins de souvenirs tenus par des femmes girafes, un moyen pour elles de gagner plus d'argent.
En plus des femmes girafes, le village héberge les femmes aux grandes oreilles.
A 18h00, tous les externes doivent sortir des camps (sauf les militaires) et les réfugiés y rentrer. Aucun réfugié ne doit passer la nuit hors de son camp. En ce qui nous concerne, on en ressort bien avant la fermeture ne voulant pas nous éterniser. Pour ceux qui veulent en savoir plus (et qui parlent anglais), vous trouverez un article assez bien fait à l'adresse suivante : www.asiantribune.com/index.php?q=node/7588
Après le camp de Ban Nai Soi, notre guide nous emmène au Wat Phra That Doi Kong Mu perché en haut d'une colline et d'où on voit la ville de Mae Hong Son au milieu des montagnes, sa piste d'atterrissage et... son lac !
Le ciel est couvert mais, en Asie où le must est d'avoir un teint de lait, on garde le chapeau !
21/12/10
Derniers virages en bus pour atteindre la ville de Pai. En cours de route, une femme Lisu (une autre minorité ethnique d'origine tibétaine) s'assoit à côté de moi. Très sympa mais elle ne sent vraiment pas bon ! Et quand un moine monte dans le bus, elle se colle à moi pour ne pas frôler ses vêtements. J'aime... Nouveaux contrôles de police. Qui portent leurs fruits puisqu'une femme est obligée de descendre. Le bus est rempli de Lisus qui reviennent du marché avec leurs paniers remplis de marchandises. Le vendeur de ticket, thaï, essaye de passer au milieu de l'allée chargée de paniers et manque de tomber à plusieurs reprises. Les Lisus se moquent gentiment mais ouvertement de lui. Et lorsque des Lisus demandent au chauffeur de s'arrêter, ce dernier fait semblant de ne pas les entendre et les dépose quelques centaines de mètres plus loin. Sympa l'ambiance entre les Thaïs et les minorités ethniques. Déjà, à Mae Sariang, M. Salawin n'était pas tendre envers les Thaïs...
Arrivée à Pai, il ne me faut pas moins de 2h00 pour savoir que je ne vais pas y rester longtemps. Il y a plus de touristes dans la rue que de locaux. Et les touristes qui y sont viennent surtout pour se soûler. D'ailleurs, des pancartes sont accrochées à plusieurs endroits de la ville pour rappeler qu'il est interdit de boire dans la rue. Ça plante le décor.
Je voulais aller taquiner les éléphants dans le coin, mais tant pis. Je trouverai mon bonheur au Laos. Je prends très rapidement mon ticket de bus pour Chiang Rai. Départ à 5h30 demain matin. En attendant, je vais me faire masser. Grosse erreur ! Ma masseuse, une petite de la cinquantaine (les pires !), me démonte le dos. Quand je sors, des hauts-parleurs hurlent qu'il est interdit de boire dans les rues. Et le message est répété toutes les minutes. Bien contente de quitter cette ville au plus vite.