8/12/10
Arrivée à Ayuthaya, je trouve une guesthouse sans difficulté. Même pas besoin de négocier le prix de la chambre ! Alors que je mange tranquillement au bord de la rivière Sa Pak, j'aperçois un petit bateau qui avance péniblement en crachant une fumée noire. Quelques mètres plus loin, je vois les 4 péniches attachées les unes aux autres qu'il est en train de tracter. Petits mais costauds les bateaux thaïlandais !
Avant d'attaquer le centre historique de l'ancienne cité royale d'Ayuthaya demain, je pars visiter quelques temples du côté de ma guesthouse. Je fais le chemin à pieds sur une route envahie par les chiens. Je les évite habilement, changeant de côté dès que j'en vois un au loin. Ils n'ont pas l'air très futés ces chiens. Bon, moi non plus à vrai dire ! A zigzaguer comme je le fais d'un côté à l'autre de la route, certains se demandent ce qui m'arrive... Mais depuis l'Inde, je suis devenue phobique des chiens.
Le premier temple que je vois est le Wat Maheyong avec son vihara (grand hall central) et ses stupas qui l'entourent.
Au pied des bouddhas disséminés sur le site, on trouve toujours des offrandes. Pour celui-ci, ce sera fleurs fanés et verre d'eau.
Un des stupas a la particularité d'être entouré d'une enceinte soutenue par des éléphants. Les sculptures sont très abîmées et j'ai beaucoup de mal à en trouver une qui ressemble de loin à un éléphant.
Je rentre dans le vihara pour me retrouver nez à nez avec des statues de bouddha. Ou ce qu'il en reste...
Le temple est aussi un lieu de méditation apprécié des Thaïlandais. Habillés de blanc, ils viennent ici pendant des heures marcher côte-à-côte, se faire face sans bouger assis par terre ou faire des allers-retours en solitaire sur 10 mètres.
Le Wat Kudi Dao est construit sur le même modèle avec en son centre un grand vihara.
Selon l'architecture de l'époque, la base du vihara est légèrement incurvée. Pas très flagrant sur la photo mais ça ressemble à un bateau.
Dans le vihara, des bouddhas de différentes sortes sont installés : des bedonnants, des sveltes, des dorés, en pierre ou en jade...
A l'extérieur du vihara, se trouve un genre de crèche. Avec, juste devant, des offrandes au pied d'une statue assez atypique ! Suis-je toujours en Thaïlande ?
Je reprends ma route parmi les éléphants sous forme de lampadaires...
… mais aussi en chair et en os !
Le temple suivant, le Wat Ayuthaya est un temple moderne sans grand intérêt. Le soleil commence à se coucher et les chiens à devenir stupides (sous-entendu à montrer les dents et à m'aboyer dessus). J'entame donc le chemin retour vers ma guesthouse peu rassurée. Quand une voiture s'arrête à ma hauteur et me propose spontanément de me ramener, je n'hésite pas une seconde pour accepter !
9/12/10
Pour visiter le centre historique d'Ayuthaya (gratuit en raison de l'anniversaire du roi), je loue un vélo à ma guesthouse. La selle est trop basse et quand je demande à changer de vélo, on m'en donne un dont le pneu est crevé. Tout compte fait, je me contenterai de la selle trop basse... Et du frein arrière qui ne marche pas puisque je me rends compte très rapidement que je ne peux faire confiance qu'au frein avant. Pour 1€ par jour, je ne vais pas faire ma difficile. Le chemin est plat et je n'ai pas l'intention de faire de la vitesse. Ça devrait faire l'affaire.
Une agréable balade en vélo m'emmène jusqu'au temple le plus éloigné de mon parcours : le Wat Chai Wattanaram. J'avais l'intention d'y revenir ce soir pour le voir illuminé mais compte tenu de l'importante population canine que je rencontre, je sais d'ors et déjà que je ne reviendrai pas sur cette route à la tombée de la nuit. Dommage, ce temple avec sa tour khmer centrale aurait été très beau sous la lumière des projecteurs.
Le Wat Chai Wattanaram a subi les outrages du temps et on se demande comment certaines parties tiennent encore debout.
La tour centrale est entourée d'une galerie meublée de bouddhas sans tête et sans bras et ponctuée de grandes tours.
En cherchant bien, on arrive parfois à trouver des bouddhas entiers. A un bout de bras près...
En haut de la tour centrale à laquelle on accède par un escalier très raide (fermé aux touristes), quelques brins de végétation poussent.
Le 2ème temple, le Wat Phutthaisawan est composé des ruines d'un ancien temple ainsi que d'un nouveau temple. Dans ce dernier, un espace rempli d'offrandes est dédié à la mère de bouddha.
Parmi les offrandes, produits de beauté, fleurs, cigarettes...
mais aussi verres de bière, canettes de Pepsi, têtes de porc !
Pour accéder à l'ancien temple, je traverse un jardin qui héberge une nursery de bouddhas.
Le temple apparaît avec sa grande tour blanche centrale entourée d'une galerie de bouddhas dorés. A l'exception d'un bouddha qui a dû trop prendre le soleil...
Un peu plus loin, à travers la fenêtre d'un bâtiment en ruines, j'aperçois un bouddha qui se repose, allongé de tout son long.
J'enfourche à nouveau mon vélo pour aller à ma destination suivante. Je me perds en chemin mais un Thaïlandais est toujours là pour m'aider. Et pas uniquement pour me dire 1ère à droite puis 3ème à gauche. J'attends parfois ¼ d'heure pour avoir un plan détaillé dessiné à main levé sur lequel sont mentionnés le gros arbre au coin de la rue, la poubelle noire avec la fleur rouge qui pousse devant, etc. Les Thaïlandais sont vraiment adorables. Je retrouve donc toujours ma route et continue ma sympathique balade le long de la rivière.
Le grand vihara du Wat Ratcha Burana cache une imposante tour.
Cette tour est soutenue en ses 4 coins par des Garudas. A l'intérieur, dans la crypte, des fresques en assez bon état (tout est relatif) ont été mises à jour.
Du haut de la tour, on a une vue dégagée sur le vihara. Et sur les moines, caméras aux poings, qui jouent aux touristes.
En me rendant au Wat Maha That, je perds le frein avant de mon vélo. Pas de frein arrière, plus de frein avant, une fâcheuse tendance à rouler à droite au lieu d'à gauche. Ça commence à se compliquer... Heureusement que les automobilistes prennent soin des cyclistes ici !
Les ruines du Wat Maha That paraissent encore plus fragiles que les ruines des temples précédents.
On y croise des têtes de bouddha sans corps, des corps de bouddha sans tête et de temps en temps un bouddha entier entouré de son étoffe jaune.
Mais on vient surtout au Wat Maha That pour voir une tête de bouddha enserrée dans les racines d'un arbre. Personne ne sait comment cette tête est arrivée là ce qui lui confère une certaine aura.
Alors que je tente discrètement de prendre une photo d'un moine posant devant le temple Wihaan Mongkhon Bophit, je me fais repérer. Il me propose de prendre une photo ensemble. Je me rapproche donc de lui mais il s'écarte. Je me rapproche à nouveau. Il s'écarte encore... J'ai oublié qu'il est interdit pour une femme de toucher un moine. Même nos vêtements ne doivent pas se frôler. Cette pratique engendre parfois des situations cocasses. Surtout quand un moine doit descendre d'un bus bondé en évitant les femmes debout dans l'allée...
Le Wihaan Mangkhon Bophit abrite un bouddha de 17 mètres.
D'autres bouddhas sont dispersés dans le temple. Les offrandes déposées à leurs pieds ne cessent de me surprendre : savons, lampes torches, nouilles instantanées, papier toilettes...
Selon le Lonely Planet, le Wat Phra Si San Phet est le temple à voir. Ses 3 stupas alignés me laissent de marbre. Seule une statue de Ganesha perdue sur ce site bouddhiste m'interpelle.
Pour changer des temples en ruines, je vais au Wat Suwan Dararam : 2 temples se font face séparés par un stupa. Cette fois, la forme bateau des temples est beaucoup plus flagrante.
L'intérieur des temples est entièrement recouvert de fresques. Celles du 1er temple sont aussi claires...
...que celles du 2ème temple sont sombres.
Je clôture ma journée temples avec le moderne Wat Panan Choeng dont l'entrée ressemble plus à un casino ou un hall d'hôtel qu'à un temple.
Au pied du bouddha de 19m, une cérémonie a lieu. Des fidèles lui offrent des tissus orange qui sont assemblés les uns aux autres. Les tissus sont alors enroulés autour du bouddha et les morceaux pendants déposés sur la tête des fidèles. Puis, tandis que tout le monde répète en chœur les paroles d'un moine, les tissus sont remontés jusqu'en haut du bouddha. La cérémonie finie, ils vont tous chercher un petit bracelet orange qu'un moine leur met autour du bras en échange d'un don.
A l'extérieur du temple principal, se trouve un temple chinois aux statues criardes.
Après cette bonne journée vélo, je rentre me reposer à l'hôtel. Une autre session de temples m'attend à Sukhothai.
10/12/10
Dans le bus qui m'emmène à Sukhothai, je rencontre Yoav, un Israélien de 23 ans. Comme la plupart de ses compatriotes, il voyage pendant 1 an après avoir donné 3 ans de sa jeunesse à l'armée israélienne. Les Israéliens ont l'habitude de voyager en groupe et leurs comportements en font des gens peu appréciés des locaux et des autres voyageurs. Yoav désapprouve cette façon de faire et préfère voyager en solitaire.
A la sortie du bus, on fait la connaissance de Sandra et Jürgen, 2 sympathiques Belges à la trentaine bien tassée. Le courant passe, on décide donc de chercher un hébergement ensemble. Une fois installés et le ventre rempli, on emprunte les vélos mis gratuitement à disposition par la guesthouse pour faire un tour dans la ville nouvelle de Sukhothai. Les vélos sont complètement déglingués. Vu l'état du vélo payant que j'ai eu à Ayuthaya, que peut-on attendre d'un vélo gratuit ? Celui de Jürgen grince à n'en plus finir. Discrétion assurée. Celui de Yoav part en lambeaux et on s'arrête tous les 100 mètres pour ramasser une nouvelle pièce qui se désolidarise de son vélo. Tout ça nous vaut une franche partie de rigolade !
On finit la journée dans un des rares bars de Sukhothai. Puis on retourne à la guesthouse où on passe la soirée dans le patio, à la fraîche. A 00h00, Yoav a l'idée saugrenue de tester le magnifique gong qui trône dans un coin du patio. Le propriétaire de la guesthouse l'arrête juste à temps...
11/12/10
Dans le transport local au nom imprononçable (sorng taa ou) qui nous emmène sur le site historique de Sukhothai, on rencontre Nino, un pizzaiolo italien. Cliché mais vrai ! On loue des vélos et on part visiter le site tous ensemble façon colonie de vacances.
On commence avec les statues géantes et le bouddha aux ongles peints du Wat Mahathat.
Bien que le temple soit en ruines, les bouddhistes viennent y faire leurs prières en famille.
On vadrouille sur le site parmi les colonnes, les stupas et les bouddhas aux visages paisibles.
On quitte le Wat Mahathat pour se diriger vers un autre site.
Le Wat Si Sawai est composé de 3 tours de style khmer. A sa construction, ce temple était dédié au culte hindouiste.
Un peu à l'extérieur, un homme en train de téléphoner s'arrête devant un arbre dont les racines servent de support à plusieurs têtes ou statues de bouddha. Il fait patienter son interlocuteur 2 minutes, le temps de présenter ses respects à ces objets sacrés, puis reprend son téléphone et continue sa conversation. La pratique de la religion est définitivement un acte de la vie courante pour les Thaïlandais, tout comme peut l'être un appel téléphonique !
Nos montures nous attendent pour notre prochaine destination.
Il s'agit du Wat Saphan Hin, quelques kilomètres à l'écart des temples principaux. En haut d'une colline, un grand bouddha debout nous souhaite la bienvenue.
On continue la balade à vélo sans s'arrêter dans les autres temples. Après Ayuthaya, on arrive tous à saturation avec les temples en ruines. On s'intéresse plutôt aux curiosités sur la route. Comme ce totem de scouts un peu incongru au milieu de toutes ces ruines.
Ou cette pancarte indiquant un camp de coqs de combats, passe-temps très apprécié en Asie du Sud-Est.
On se repose quelques instants devant le monument de Ramkhamhaeng à qui des écoliers rendent hommage.
Puis on s'arrête manger dans un petit restaurant de rue. La spécialité du chef : faire flamber les aliments !
Le soir, on se retrouve pour tester la nourriture des stands de restauration alignés dans la rue. Un régal. Même s'il est parfois difficile de savoir ce qu'on mange.
La soirée se finit autour d'une bonne bière. Enfin, pas pour tout le monde car il paraît que certains voyageurs n'aiment pas la bière...