25/11/10
Le train arrive à Jaipur à 5h00. Je commence à chercher un hébergement avec les 2 Suissesses mais ça s'avère compliqué à cette heure matinale. Je me sépare d'elles car elles veulent prendre un rickshaw pour faire 500 mètres et le payer 5 fois le prix. C'est juste inconcevable pour moi, d'autant plus en Inde où on se fait avoir de toutes parts...
Je trouve finalement un lit en dortoir et après un petit décrassage d'après train, je pars visiter la ville. Le 1er contact avec Jaipur n'est pas génial : il pleut, c'est sale et bruyant. Beaucoup plus sale et bruyant que l'Inde en général, c'est dire !
Jaipur est surnommée la ville rose car la plupart des bâtiments de la vieille ville sont de cette couleur. Cette tradition dure depuis 1876, date à laquelle le maharaja de l'époque fit peindre la ville en rose (couleur symbolisant l'hospitalité) pour accueillir le Prince de Galles.
La circulation à l'intérieur de la vieille ville est chaotique. Les rickshaws-vélos souvent surchargés et qui avancent très lentement n'arrangent pas la situation.
Je visite le Hawa Mahal, bâtiment le plus connu de Jaipur. La façade de ce palais est constituée de multitudes de petites fenêtres qui permettaient aux femmes du harem royal d'observer la vie extérieure.
Une fois la porte d'entrée passée, on arrive dans une cour intérieure. D'un côté, le bâtiment avec vue sur les rues de la ville. De l'autre, une vue dégagée sur l'observatoire de Jai Singh, passionné d'astronomie.
Le 1er étage est constitué d'un couloir dans lequel des piliers sont négligemment posés (c'est plus facile pour les visites...) qui donne sur des alcôves faites de verres multicolores avec des petites fenêtres.
Les 2 derniers étages sont juste assez larges pour accueillir 1 personne de front. La vue sur la rue est parfaite et d'en-bas, il est impossible de savoir que quelqu'un regarde par les mini-ouvertures.
Je ressors du Hawa Mahal qui ne me laissera pas un souvenir impérissable (à mon avis, voir uniquement la façade extérieure est suffisant) pour aller au City Palace. Tout au long du chemin je me fais harponner par des rabatteurs de magasins de bijoux, Jaipur étant réputée pour les pierres précieuses. C'est insupportable... Je me réfugie donc dans le City Palace.
J'arrive dans une 1ère cour où les portes sont manifestement trop petites. Le Mubarak Mahal (Palais de Bienvenue) qui siège au milieu de la cour abrite un musée de costumes royaux.
Une 2ème porte, gardée par 2 éléphants en pierre, donne sur une autre cour.
Elle est aux couleurs de la ville.
Le Diwan-i-Khas (salle des audiences privées) se trouve dans cette cour toute rose.
Une nouvelle porte mène à la cour Pitam Niwas Chowk surplombée par le Chandra Mahal, résidence des héritiers du maharaja. La cour contient 4 portes décorées sur le thème des 4 saisons.
Encore une fois, je sors de la visite sans être enthousiasmée. Et à l'extérieur du City Palace, je retrouve cette sensation d'être agressée de toutes parts : la circulation dense, la saleté, le bruit, les rabatteurs. Je crois que je suis en train d'atteindre mes limites avec l'Inde. Il va être temps que je change de pays...
Je décide d'aller manger dans un restaurant "chic" (au moins 4€ le repas !) pour mon anniversaire. Je commence à m'y rendre à pieds quand un rickshaw m'accoste. Il me demande 50 IRP pour un trajet qui n'en vaut pas plus de 20. Je m'énerve contre lui en lui disant que de toutes façons, dès qu'on demande le prix d'une course, que ça soit 500 mètres ou 3 kilomètres, c'est toujours 50 IRP avec eux. Lui, toujours aussi stoïque, me répond : "30 alors ?". Je ne cherche pas plus loin (le désespoir me guette...) et continue à marcher. Un 2ème rickshaw m'aborde aussitôt. Il n'a même pas le temps de me demander où je vais que je lui dis : "Je sais c'est 50 IRP". Et je le plante. Finalement le 1er rickshaw se remet dans la course et me propose 20 IRP. Le temps qu'on aurait pu gagner !
Après le repas (et une petite glace pour faire digérer...), je retourne à mon hôtel avec une seule envie : quitter cette ville au plus vite.
26/11/10
Je prends mon bus pour Bundi, une petite ville loin de l'agitation de Jaipur. Un trajet de 6h00, passé avec les lunettes de soleil sur le nez et les écouteurs dans les oreilles. Ou comment faire en sorte que personne ne me parle...
A Bundi, je négocie un rickshaw à 20 IRP après avoir essuyé plusieurs refus. Je lui demande de me déposer à une guesthouse repérée dans le Lonely Planet. Je lui donne ses 20 IRP mais plutôt que de repartir, il me suit à distance raisonnable dans la guesthouse. Je comprends qu'il veut toucher une commission et avant même de dire bonjour au gérant, je lui explique que je refuse de payer la commission du chauffeur. Il m'assure qu'il ne touchera rien. Et effectivement, le prix annoncé pour la chambre correspond à celui du Lonely Planet. Un peu plus tard je discute avec la propriétaire. Elle me dit que la course coûte 30 IRP et que le chauffeur a effectivement insisté pour toucher une commission mais qu'ils l'ont envoyé promener. YES ! Pour une fois que c'est moi qui gagne...
27/11/10
Je renoue avec l'enthousiasme en visitant le Palais de Bundi. Ce Palais, qui fut un temps abandonné, a été nettoyé pour permettre aux visiteurs d'admirer ses fresques d'origine.
Je commence l'ascension vers la porte du Palais : la Porte des Éléphants. En passant dessous, je suis accueillie par un soleil.
Première pièce où les fresques des poutres et niches sont à dominante bleue.
Même étage. Autre pièce, autre ambiance.
Les portes sont très abîmées mais on imagine facilement leur beauté d'autrefois.
Je monte d'un étage pour atteindre une pièce attenante à une petite cour. Un style différent mais tout aussi joli.
Du Palais, on peut voir la jolie ville aux teintes bleutées de Bundi, son lac artificiel et les murailles qui l'entourent.
Je monte jusqu'à la cour du dernier étage. La pièce qui donne dessus n'a l'air de rien à l'extérieur mais cache des merveilles.
Je ressors par la Porte des Éléphants pour rejoindre le Chitrasala, un peu au-dessus du Palais.
Je passe dans un jardin verdoyant pour rentrer dans ce nouveau bâtiment.
Autour d'une cour centrale baignée de lumière, on retrouve encore une fois de magnifiques fresques.
Après cette visite dans cet édifice vide de touristes, je m'installe dans le jardin d'un haveli au bord du lac. Le reste de l'après-midi se passe à discuter avec des gens de tous horizons.
Après Jaipur, je décompresse. Dommage que je n'ai pas plus de temps pour profiter de cette petite ville tranquille. Dommage aussi que suite à une mauvaise organisation, je sois obligée de repasser par Jaipur dès demain...
28/11/10
C'est reparti pour 6h00 de bus dans l'autre sens ! A la gare routière de Jaipur, alors que je suis en phase de descendre de bus, il redémarre et s'arrête aussi sec. Je tombe élégamment (je me vautre...) sur une porte et me fais une éraflure au bras. J'ai à peine remis le pied dans cette ville que déjà ça m'énerve. En plus, vu la propreté, ça va bien réussir à s'infecter et à me filer la gangrène ! C'est moche la mauvaise foi...
29/11/10
Ce matin, je chausse les lunettes de soleil et je trace dans la vieille ville jusqu'à mon bus pour la citadelle d'Amber. Je n'ai pas été repérée. Aucun Indien ne m'a approchée... Moment d'inattention dans le bus : je déchausse les lunettes. Et hop, un nouveau pot de colle. Heureusement que le trajet n'est pas trop long.
La citadelle d'Amber est entourée de collines hérissées de remparts.
Au creux des collines, se trouvent la ville et un lac que surplombe le fort d'Amber.
Je monte au fort en essayant de ne pas me faire écraser par les éléphants qui descendent chercher de nouveaux touristes à déposer dans la cour du fort.
Et pendant que les pachydermes se fatiguent à monter des touristes jusqu'au fort plusieurs fois par jour, d'autres se fatiguent à nettoyer derrière les éléphants.
Après la porte principale,
on arrive dans une cour où se tient le Sukh Niwas (Palais des Plaisirs).
En face de ce Palais, se trouvent les appartements du maharaja.
Le Jai Mandir (Salle des Victoires), au rez-de chaussée des appartements du maharaja, est une salle recouverte de miroirs du sol au plafond.
De cette cour, on peut aussi voir le côté pile de la porte principale.
Dans une autre partie du fort, le zenana était le quartier des femmes. Une grande cour au centre des appartements de chaque femme du maharaja leur permettait de se crêper le chignon. Pour le moment on y voit juste notre balayeuse en pleine action !
Chaque appartement avait son propre escalier qui menait directement dans la chambre du maharaja. La discrétion était de mise pour ne pas faire de jalouses...
Après cette escapade à Amber, je retourne à Jaipur. Le rabatteur du bus essaye bien de m'arnaquer un petit peu mais, à la descente du bus, je lui tends le nombre exact de roupies que j'ai donné pour venir le matin. C'est l'avantage d'avoir de la monnaie.
En me dirigeant vers le Raj Mandir, cinéma mythique de Jaipur, le rabatteur d'un magasin se met à me suivre. Il m'apostrophe avec un "Can I ask you a question ?" que j'ai déjà entendu des centaines de fois. Comme à mon habitude, je l'ignore mais il continue à me suivre. Devant mon silence buté, il me fait un grand discours sur le fait que si je ne lui réponds pas c'est uniquement parce qu'il a la peau foncée. Au bout de 15 minutes, je perds mon calme et je l'incendie en prenant à partie le plus possible de personnes. Cette fois, il s'arrête. Et je suis plus que convaincue qu'il est temps que je quitte le Rajasthan !
En début de soirée, je vais voir "Guzaarish" un film made in India au Raj Mandir. La décoration du cinéma fait penser à un bonbon ! Les dialogues du film (un peu spécial) sont 50 % en hindi, 50 % en anglais dans la version originale, ce qui me permet de suivre et de comprendre entièrement le film. Mais le spectacle a surtout lieu dans la salle. Les Indiens réagissent aux scènes à chaque instant : ça crie, ça rit, ça siffle, ça pleure, ça hue, ça applaudit. Impensable en France. Et puis il y a ceux qui répondent au téléphone, ceux qui parlent entre eux, les bébés qui pleurent ou les gens qui se promènent dans la salle. J'ai enfin réussi à faire quelque chose de plaisant à Jaipur !
30/11/10
Aujourd'hui, repos !